Dakar — Le jeune rappeur Abdoul Ly, Gimzer de son nom d'artiste, clame sa passion pour le rap, dans son dernier EP (format musical entre single et album) intitulé « Faan Haala ».
L'artiste de 26 ans s'est engagé dans le rap en fin 2016, dans les pas de son idole, le rappeur français d'origine congolaise « Gims ».
« Tout a commencé en 2009, à l'époque, j'écoutais souvent les chansons de Maitre Gims qui m'étaient plus accessibles. Parfois lors des évènements au lycée Ndoulou Madji à Nabaji Civol à Matam », une région du nord du Sénégal, « je reprenais ses sons et tout le monde m'a surnommé Gims Junior, le nom a évolué en Gimzer au fil des années », raconte l'artiste dans un entretien avec l'APS.
Gimzer a depuis entamé une carrière solo et sorti deux EP [Extended Play], format de musique dont la durée qui est plus longue qu'un single et plus court qu'un album.
Intitulé « Abéré Hegnindé », son premier EP, sorti en 2018, signifie « la graine qui pousse en pulaar » et se veut une invite à avoir confiance en soi et au destin.
« Faan Haala » (Saisir la parole en pulaar), le deuxième EP de Gimzer, est disponible « sur les plateformes de téléchargement depuis l'année dernier » et « est accompagné d'un clip du même titre », signale l'artiste qui, à travers ces disques de douze titres chacun, chante les relations familiales, fraternelles et l'amour.
« La particularité de ma musique est qu'elle s'adresse directement à la société. Je parle de la vie à découvrir, du quotidien et surtout de +Neddo+, l'humain, de sa partie sombre notamment des gens qui sont prêts à tout pour arriver à leur fin », explique-t-il, en présence de son manager.
Gimzer est plutôt dans le rap lyriciste, poétique, un genre popularisé par des rappeurs français tels que Mc Solar, IAM ou encore Passi.
« Mon style de rap n'est pas stable et est plus orienté vers la chanson, ce qui me vaut parfois des clashs de mes collègues rappeurs. Je ne me fixe pas de limite, je suis prêt à faire des fusions pour avoir plus de couleurs dans ma musique », lance Abdoul Ly. Il n'exclut donc pas l'idée de découvrir autre chose.
La particularité de sa musique tient aussi à l'usage de la langue pulaar dans ses chansons. « Je chante plus en pulaar, même si je glisse parfois des mots wolof et français », fait savoir le jeune rappeur, inscrit en master 2 de sociologie à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et dont l'ambition est de continuer à allier les études et la musique.
Son projet actuel tourne autour d'une chanson et d'un clip intitulé « Yaa Booy », qui renvoie au mariage, une invite faite aux femmes pour qu'elles restent dans leur foyer. L'artiste se dit freiné par un manque de moyens.
Aussi Gimzer a-t-il décidé de rejoindre le label « Bewdo Music » de Guédiawaye (banlieue dakaroise), lequel dit-il « comprend mieux l'esprit et la philosophie de [sa] musique ». Il collaborait jusque-là avec le label « Neegurap Music Group ».