Niger: Les ONG Human Rights Watch et Amnesty s'inquiètent de la dégradation des droits humains

Arrestations et détentions arbitraires, restrictions de la liberté de la presse et harcèlements ou agressions d'individus ne soutenant pas la junte au Niger : ce sont autant de dérives relevées par les ONG Human Rights Watch (HRW) et Amnesty depuis que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Décryptage avec Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel au bureau d'Amnesty pour l'Afrique de l'Ouest.

Deux ONG internationales tirent la sonnette d'alarme au Niger. Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International s'inquiètent dans un communiqué de la dégradation des droits humains dans le pays, depuis l'arrivée de la junte au pouvoir le 26 juillet 2023.

Arrestations et détentions arbitraires, restrictions de la liberté de la presse et harcèlements ou agressions d'individus ne soutenant pas la junte sont au nombre des griefs présentés par les deux ONG.

Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel au bureau d'Amnesty pour l'Afrique de l'Ouest, estime que ces abus sont le fait du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) - l'organe qui a pris le pouvoir au Niger - mais aussi de partisans un peu trop zélés.

« Ça vient aussi bien des autorités que de ses supporters »

« Ça vient des deux, aussi bien des autorités que des supporters, explique-t-il au micro de Frédéric Garat. Et il faut noter que c'est à cause de la passivité, ou bien de la complicité des autorités du CNSP, que certains abus et certaines violations sont commises par les supporters ».

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Le chercheur détaille : « Par exemple, il y a eu les cas de quatre femmes qui ont été victimes d'agressions sexuelles au mois d'août par des jeunes qui patrouillaient les ronds-points et ces femmes-là ont porté plainte. C'est d'une certaine manière, à cause du discours promu par le CNSP qui favorise ce climat de tension, et ce climat d'impunité pour tous ceux qui se définissent comme supporters de la transition, et opposés à l'ancien président. »

Il conclut : « Nous appelons les autorités à être beaucoup plus vigilantes par rapport à ces débordements et à ces abus, de respecter le travail des journalistes, de leur liberté éditoriale, de respecter aussi le travail de la société civile, qui est un acteur central au Niger, et il est important que ces acquis soient respectés et préservés. Donc ça, ce sont les signaux directs que le CNSP peut envoyer pour montrer ses dispositions, à respecter l'État de droit et les libertés au Niger, près de trois mois après sa prise du pouvoir. »

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