Ile Maurice: 68% des Mauriciens veulent un nouveau leader politique

Un immense désir de changement. Pas moins de 67,6 %, soit pratiquement 68 %, ou quelque deux-tiers des Mauriciens, souhaitent l'émergence d'un nouveau leader politique. C'est l'une des principales révélations de l'enquête menée par Synthèses-Maurice, et commanditée par l'express, entre autres, auprès d'un échantillon de 1 022 individus âgés de plus de 18 ans (voir méthodologie plus loin). Chez les moins de 50 ans, ils sont 72,6% à souhaiter un nouveau parti avec un nouveau leader.

L'enquête démontre que les revendications des Mauriciens lors des prochaines élections se concentrent sur trois axes principaux : le pouvoir d'achat, la prolifération de la drogue, le salaire minimum (voir détails plus loin).

Autre fait majeur : si les élections s'étaient tenues pendant la période du sondage, une majorité des électeurs disent qu'ils auraient voté pour l'entente de l'opposition (36 %) contre 24,8 % pour l'alliance au pouvoir (MSM/ML/Ganoo/Obeegadoo).

En revanche, le parti le plus proche des sondés est le MSM qui obtient 19,7 % en termes de popularité, devançant de loin le PTr (11,0 %), le MMM et le PMSD. Les nouveaux partis extraparlementaires n'obtiennent pas plus de 3 %... et ce, malgré ce grand désir de nouveaux partis/nouveaux leaders. Les conclusions sont claires.

Sur le plan social et économique, ce premier baromètre politique révèle un climat de pessimisme à travers le pays. Ainsi, plus d'un Mauricien sur 2 (55 %) affirme que les choses auraient tendance à se dégrader contre un quart (26 %) qui affirme qu'au contraire la tendance est à l'amélioration, note Synthèses. «Cependant, ce sentiment n'est guère différent de ce que l'on observe ailleurs. Les résultats d'une étude récente réalisée sur l'ensemble des doms français par le groupe Syntheses a révélé que plus de 60 % des Réunionnais, Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais expriment un sentiment de défaitisme et déclinisme à l'égard de leurs territoires respectifs. Les opinions vis-à-vis de l'évolution de la situation personnelle sont à l'inverse plutôt optimistes.» Sur l'échantillon mauricien, 62 % sont d'avis que leur situation aurait tendance à s'améliorer, contrairement à celle du pays, dont presque la quasi-totalité (84 %) des 18 à 30 ans contre seulement la moitié (55 %) des plus de 30 ans.

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Comme tout gouvernement qui gère les affaires d'un pays, le pouvoir en place et ses ministres (77 %) sont principalement désignés comme les principaux responsables de cette dégradation, si bien que lorsqu'on demande aux sondés de désigner des qualificatifs pour exprimer leurs sentiments vis-à-vis de l'évolution du pays, 1 personne sur 2 (49 %) évoque un sentiment de découragement alors qu'une personne sur 4 évoque les termes : dégoût (22 %), sans espoir (26 %) et peur (22 %). La moitié (47 %) des Mauriciens se disent satisfaits des mesures énoncées lors du dernier budget mais seule 1 personne sur 7 (14 %) affirme que sa situation s'est améliorée depuis, dont à peine un dixième (8 %) des moins de 50 ans contre un quart (24 %) des 50 ans et plus.

● Émergence d'un nouveau parti avec un nouveau leader

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Les revendications en vue de la prochaine joute électorale se concentrent sur trois axes principaux : des actions concrètes pour contrer la vie chère (70 %), la prolifération de la drogue (45 %) et l'institution d'un salaire minium avec un seuil plus élevé (43 %).

Les opinions à l'égard d'un regroupement des partis de l'opposition sont très mitigées, seuls 2 Mauriciens sur 5 (39 %) y sont favorables, 29 % y sont contre alors que 32 % se disent indécis sur la question.

Au chapitre des performances, 1 Mauricien sur 4 place Pravind Jugnauth (24 %), Navin Ramgoolam (22 %) et sir Seewosagur Ramgoolam (24 %) en tête des dirigeants les plus performants de la période post-indépendance.

La moitié des Mauriciens (50 %) ne s'identifie à aucun parti politique. Hormis le MSM, le PTr, le MMM et le PMSD, les quatre partis nationaux, les autres partis politiques fédèrent pas plus de 3 électeurs sur 100 (2,5 %). La moitié des Mauriciens (52 %) affirment avoir déjà effectué un choix pour les prochaines élections dont 58 % des hommes contre 43 % des femmes et les deux tiers (64 %) des plus de 50 ans contre 43 % des plus jeunes.

Par rapport aux intentions de vote, plus des deux tiers (67 %) ont une ferme intention d'aller voter au prochain scrutin. 1 personne sur 5 (21 %) hésite encore alors qu'environ 1 personne sur 8 (12 %) n'ira définitivement pas voter. En outre, les partisans du Parti travailliste sont les plus réticents à aller voter, 17 % d'entre eux contre à peine 5 % des partisans du MSM.

Méthodologie

L'enquête a été réalisée du 20 septembre au 15 octobre par téléphone auprès d'un échantillon de 1022 individus âgés de 18 ans et plus.

La constitution de l'échantillon fut la suivante :

- 20 %: des appels sur lignes fixes

- 80 %: des appels sur GSM.

- L'échantillon a été constitué d'abord par tirage aléatoire des numéros de téléphone selon les pages de numérotation attribuée aux opérateurs mobiles et fixes par l'ICTA, puis par contrôle des quotas (lieu de résidence, sexe, âge et occupation professionnelle de la personne interrogée).

Une procédure de redressement a été appliquée à l'échantillon. Ce redressement consiste à pondérer les résultats afin de restituer à chaque catégorie son poids réel dans la population pour ne pas aboutir à des informations déformées et trompeuses à l'échelle de la population.

Les résultats présentés dans ce rapport sont calculés sur la base de l'échantillon redressé, et peuvent donc être extrapolés à l'ensemble des habitants de l'île Maurice. Statistics Mauritius estime que la population âgée de 18 ans de plus en 2022 comprenait environ 900 000 individus.

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