Ile Maurice: Motions, manoeuvres et retards...

La demande d'extradition déposée par le bureau de l'Attorney General contre Jean Hubert Celerine, alias Franklin, semble être sujette à des retards et à des tactiques dilatoires visant à retarder l'affaire. Ceci soulève des questions sur les motivations et les intentions des parties concernées.

Plus de deux mois se sont écoulés depuis que l'avocat de Franklin, Me Yatin Varma, a demandé sa libération conditionnelle, arguant que si dans les deux mois suivant l'arrestation d'une personne, elle n'est pas extradée, elle doit être libérée. Cependant, cette démarche de l'avocat est perçue comme contradictoire, étant donné que les retards dans l'affaire sont en grande partie dus à ses nombreuses motions. Bien que la Cour suprême ait ordonné que la demande d'extradition de Franklin se poursuive au tribunal de Port-Louis, Me Varma demande plus d'éclaircissements. L'affaire a encore été reportée.

La demande d'extradition contre Jérémy Désiré Décidé, alias Nono, avait été rapidement et efficacement traitée, avec un jugement rendu en moins de deux mois. Cela suggère une certaine coopération avec les autorités judiciaires et une volonté de faire face aux accusations. Nono ayant déjà été condamné lors de son procès à La Réunion, il doit répondre de ses actes.

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Cependant, la situation est différente pour Franklin. Sa demande d'extradition n'a pas encore été examinée en profondeur, en grande partie en raison des motions incessantes déposées par son avocat. Ces motions semblent avoir pour objectif de prolonger délibérément le processus, ce qui est contraire à l'objectif de rapidement traiter les affaires d'extradition conformément à l'Extradition Act. Les raisons derrière cette tactique sont sujettes à des interprétations diverses.

L'avocat de Franklin demande la libération conditionnelle, arguant que son client est resté en détention pendant plus de deux mois après la demande d'extradition. Pourtant, si l'affaire n'a toujours pas été examinée, c'est en raison des diverses motions de la défense. Cela soulève la question de savoir si Franklin cherche simplement à obtenir sa libération sous caution pour éviter la détention préventive car il pense que l'affaire ne sera pas rapidement résolue. Dans un jugement rendu le 17 octobre, les juges Carol GreenJokhoo et Rita Teelock ont choisi de renvoyer la demande de remise en liberté conditionnelle de Franklin pour être débattue au tribunal de Port-Louis, qui examine la demande d'extradition déposée par le bureau de l'Attorney General.

L'affaire a été appelée mardi devant la magistrate Shavina Jugnauth, mais Me Varma ne semble toujours pas satisfait et estime que l'ordre de la cour n'est pas clair. Bien que la magistrate lui ait fait comprendre que selon l'ordre de la Cour suprême, l'affaire doit se poursuivre devant le tribunal de Port-Louis, Me Varma souhaite des éclaircissements. Du coup, l'affaire a été reportée au 17 novembre. Selon certains légistes, il est essentiel que la cour examine attentivement cette situation et prenne des décisions éclairées pour garantir que la justice soit rendue équitablement et conformément à la loi. Les tactiques pour retarder le processus d'extradition, disent-ils, ne devraient pas être tolérées si elles sont utilisées pour échapper aux responsabilités.

Par ailleurs, il importe de souligner que l'affaire de blanchiment d'argent déposée au tribunal de Bambous, en février, est toujours en suspens car l'enquête de l'Independent Commission Against Corruption semble être au point mort. À ce jour, il reste encore des dépositions du principal concerné à enregistrer, alors que les enquêteurs ne sont pas en mesure de dire quand l'enquête sera bouclée. Au rythme où avance cette affaire, on risque de se retrouver dans un nouveau scénario de procès rayé en raison de la lenteur de l'enquête.

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