C'est ce samedi 28 octobre que se clôture, à Yaoundé, le congrès ordinaire du Front social démocrate (SDF), le parti historique de l'opposition camerounaise, fondé en 1990 par son leader John Fru Ndi, décédé le 12 juin 2023. Le SDF, fragilisé ces dernières années par de mauvais résultats électoraux et des batailles intestines, doit tourner la page de son président-fondateur. Il s'agit de relancer un parti qui fut naguère la principale formation politique de l'opposition camerounaise.
Le visage de ce nouveau SDF pourrait bien être Joshua Nambagi Osih. Le député de 54 ans part en effet largement favori d'entre les trois candidats en lice à la présidence du parti. Connu du grand public pour avoir porté les chances du SDF lors de la dernière élection présidentielle, c'est une figure installée sur la scène politique nationale depuis au moins deux décennies.
Ses challengers, Godden Zama Ndengue, 38 ans, president du parti dans la circonscription de Limbé, et David Shewa, coordonnateur du parti dans le Donga-Mantum, n'ont pas la même audience. Une constante tout de même : tous les trois sont originaires du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ce qui induit que quel que soit le vainqueur, le SDF va garder son ancrage territoriale dans la zone anglophone, un élément identitaire auquel tenait particulièrement son fondateur et premier président, John Fru Ndi.
Outre le président, les vice-présidents et les autres membres du bureau exécutif seront également élus par les 2 400 délégués venus des quatre coins du Cameroun et de la diaspora. Le nouveau SDF doit aussi définir sa nouvelle ligne politique, après qu'il ait neutralisé la trentaine de cadres entrés en dissidence, et dont la justice a confirmé l'éviction. Le parti voudra également se mettre en ordre de bataille, alors que se profile déjà, dans un avenir proche, un cycle électoral prévu pour s'achever en 2025, soit moins de deux ans, avec la prochaine élection présidentielle.
Polycarpe Essomba