C'est vers l'élection présidentielle, dont la date a été reportée au 16 novembre, que les yeux de tous les Malgaches se tournent actuellement. Le pouvoir est déterminé à la maintenir car pour lui, toutes les conditions sont réunies pour sa tenue.
La HCC, qui est si décriée par les candidats réunis dans un collectif, abonde dans ce sens et déboute régulièrement ceux qui déposent des requêtes pour contester les décisions prises par le pouvoir. L'avis émis à propos de la demande de report de l'élection déposée par les avocats du candidat Andry Raobelina, hospitalisé à l'extérieur est le dernier en date.
Elle a été jugée irrecevable, mais cela n'a fait que renforcer la détermination du collectif qui continue ses manifestations. C'est toujours de manière pacifique qu'il mène la contestation. Il défend ses arguments avec la même conviction et rallie de plus en plus de citoyens au combat mené. Les interdictions de manifestations signifiées par le préfet ne diminuent pas l'enthousiasme des participants qui continuent leurs marches pacifiques.
Quels que soient les lieux de rendez-vous fixés, l'affluence est toujours la même. La belle unanimité du mouvement a néanmoins semblé voler en éclat après la décision de Siteny Andrianasoloniaiko de reprendre sa campagne électorale. Il n'a pas signé la déclaration commune du collectif présentée lors du grand rassemblement, qui a eu lieu au coliséum d'Antsonjombe. Les critiques ont plu au début de la semaine. Elles sont venues de tous les horizons, alliés comme adversaires. Lui et son équipe se sont longuement expliqués la démarche. Ils ont recommencé leur tournée dans les faritany.
Il ne s'est pas désolidarisé du mouvement du collectif et les dix membres qui restent ne lui en ont pas tenu rigueur. La stratégie du collectif est toujours la même : ils continuent leur lutte pour atteindre les objectifs qui ont été fixés. Aujourd'hui, ils vont, avec leurs partisans, faire la même démonstration de force que le week-end dernier à Antsonjombe, le préfet ayant répondu favorablement à leur demande d'autorisation de disposer des lieux.
Sur le plan international, c'est plus que jamais la crise extrêmement grave du Proche Orient qui mobilise toutes les puissances régionales et qui peut, si elle n'est pas résolue, entraîner une déflagration mondiale. Israël est sur le pied de guerre et n'a pas encore lancé toutes les troupes massées à la frontière de Gaza à l'assaut de la ville. Les grandes puissances font tout pour régler la situation qui est de plus en plus délicate. Les Américains ont tout fait pour tempérer les Israéliens et ont envoyé dans la région deux porte-avions.
Ils surveillent étroitement l'Iran qui est, selon les informations des services de renseignement, étroitement lié au Hamas. Les Européens sont eux aussi à la manoeuvre pour empêcher une escalade qui peut perturber le fragile équilibre qui existe. Le président Emmanuel Macron a fait la tournée des capitales régionales. Il s'est rendu à Jérusalem, il a rencontré Mahmoud Abbas, il a ensuite été en Jordanie et enfin au Caire. Il avait en tête le sort des otages français retenus par le Hamas, mais également celui des habitants de Gaza. Il a demandé au président Sissi de laisser les convois d'aide humanitaire passer la frontière
Madagascar vit une crise préélectorale qui, pour l'instant, ne dégénère pas. C'est la force d'une conviction profonde qui guide ce collectif des candidats depuis presque un mois. L'élan qu'il a suscité n'est pas prêt de retomber en dépit de toutes les formes d'intimidation utilisées par le pouvoir. L'on a l'impression cependant que l'on se dirige vers des élections qui auront lieu coûte que coûte. Le cas Madagascar ne semble pas, malgré toutes les remarques faites par la communauté internationale, la préoccuper outre mesure car il n'y a pas de morts ni de dégradation de biens publics. Elle est autrement plus inquiète de la situation qui prévaut au proche orient, autrement plus grave. Ce sont deux crises d'importance inégale qui se présentent à elle.