L'Assemblée générale de l'ONU a réclamé vendredi à une large majorité une « trêve humanitaire immédiate », au 21e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, qui a fustigé une « infamie » au moment où son armée a annoncé « étendre » ses opérations terrestres à Gaza. Plusieurs Etats africains ont préféré ne pas participer au vote.
L'Assemblée générale de l'ONU a réclamé vendredi à une large majorité une « trêve humanitaire immédiate », au 21e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, qui a fustigé une « infamie » au moment où son armée a annoncé « étendre » ses opérations terrestres à Gaza.
Après quatre échecs en dix jours du Conseil de sécurité à agir, l'Assemblée générale a pris le relais sur ce dossier qui a mis en lumière des divisions, notamment chez les Occidentaux.
La résolution non contraignante, qui « demande une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités », a recueilli à New York sous les applaudissements 120 votes pour, 14 contre (dont Israël et les Etats-Unis), et 45 abstentions, sur les 193 membres de l'ONU.
Saluant la résolution, le Hamas a réclamé dans un communiqué « sa mise en oeuvre immédiate afin de permettre de fournir carburant et aide humanitaire aux civils ».
La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza. Un massacre qui a fait 1.400 victimes, la plupart civiles, y compris des femmes, des enfants et des vieillards. Plus de 200 otages israéliens et étrangers sont détenus dans les souterrains du Hamas à Gaza.
En représailles, l'armée israélienne bombarde depuis sans relâche le territoire contrôlé par l'organisation terroriste.
« Honte à vous ! », a lancé l'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan, qualifiant cette résolution d' »infamie ».
« C'est un jour sombre pour l'ONU et pour l'humanité », a-t-il ajouté, promettant qu'Israël continuerait à utiliser « tous les moyens » à sa disposition pour « débarrasser le monde du mal que représente le Hamas ».
Les Etats-Unis, qui avaient aussi dénoncé l'absence des mots « Hamas » et « otages » dans le texte, ont sans surprise voté contre. Le Royaume-Uni s'est abstenu.
Un amendement canadien voulant condamner « catégoriquement les attaques terroristes du Hamas » du 7 octobre et demander la « libération immédiate et inconditionnelle » des otages a été rejeté, recueillant malgré tout 88 voix pour, 55 contre et 23 abstentions (deux-tiers des voix exprimées étaient nécessaires pour passer).
La France, reconnaissant que « certains éléments essentiels manquent dans le texte », a malgré cela soutenu la résolution.
Mais si la France, l'Espagne, ou la Belgique ont voté pour le texte, l'Allemagne, l'Italie et la Finlande se sont abstenues, tandis que l'Autriche, la République tchèque et la Hongrie ont voté contre.
Un certain nombre de pays africains n'ont pas souhaité participer au vote.
C'est le cas du Bénin, du Burundi, de l'Eswatini, du Liberia, du Rwanda, de Sao Tomé et Principe, des Seychelles, du Burkina Faso et du Togo.