Au Burkina Faso, la grande manifestation du 31 octobre n'aura pas lieu. Elle devait célébrer l'insurrection populaire de 2014 mais les organisations syndicales ont accepté la demande du président de la délégation spéciale de Ouagadougou, c'est-à-dire le maire, de « surseoir » à leur projet de meeting, en raison de potentiels « troubles à l'ordre public ».
Malgré les « incohérences » que les syndicats expliquent avoir relevé dans la lettre de Maurice Konaté, président de la délégation spéciale, les organisateurs décident de « façon responsable de suspendre le meeting du 31 octobre ». Yacouba Kientega, président du comité d'organisation, appelle tout de même la quinzaine d'organisations membres, ainsi que leurs militants, à rester mobilisés et à l'écoute des initiatives qu'elles prendront, « en fonction de l'évolution de la situation ».
Le rassemblement prévu à la Bourse du travail avait pour objectif de commémorer l'insurrection populaire d'octobre 2014 et de dénoncer, entre autres, les restrictions des libertés, la dégradation de la situation sécuritaire, les enlèvements de citoyens, ainsi que la cherté de la vie.
Cependant, des individus se présentant comme des soutiens du régime militaire en place, avaient appelé à interdire cette manifestation, proférant des menaces et des appels aux meurtres visant les responsables des organisations membres du collectif.
Ainsi, pour Maurice Konaté, cette manifestation pourrait exacerber les tensions sociales. « Le contexte sécuritaire, les risques sérieux d'affrontement, les risques réels d'infiltrations de la manifestation et l'accentuation de la fracture sociale entre les différentes composantes de la société » sont notamment évoquées dans sa lettre adressée aux organisateurs.