Afrique: Indice de transformation africaine 2023 - La Tunisie en première position

28 Octobre 2023

Le tout dernier rapport du Centre africain pour la transformation économique (Acet) démontre que sur une trentaine de pays d'Afrique, seuls cinq ont obtenu des résultats significatifs sur le front de la transformation économique. Depuis 2000, les économies africaines sont devenues moins diversifiées, ce qui affecte significativement leur résilience.

Selon le dernier rapport du Centre africain pour la transformation économique (Acet), dans le classement «Top3» des économies africaines les plus performantes en termes de transformation économique, la Tunisie occupe la première position, suivie de l'Afrique du Sud et du Maroc, l'Ile Maurice et l'Eswatini. Il s'agit, en effet, des rares pays du continent qui ont pu se distinguer dans le front de la transformation économique en Afrique.

L' Acet précise dans son rapport qu'une trentaine de pays en Afrique ont obtenu un score global supérieur à 50 sur 100. Au même moment, les 18 Etats restants ont une note globale inférieure à 30/100.

Les trois économies les plus performantes sont la Tunisie, l'Afrique du Sud et le Maroc, avec des scores quatre à cinq fois plus élevés que ceux des trois économies les moins performantes, à savoir le Niger, le Burundi et le Mozambique.

La Tunisie a obtenu 69,9 points

Le classement de l'Acet prend en compte la valeur ajoutée du secteur industriel, la part des activités non extractives dans les exportations, la productivité dans les trois principaux secteurs d'activité économique, la part de l'emploi formel sur le marché du travail ainsi que la part des produits technologiques dans les exportations.

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Dans le détail, sur une note de 100, la Tunisie a obtenu 69,9 points, l'Afrique du Sud est accréditée de 60,4 points, alors que le Maroc s'est vu décerner un total de 60,2 points, là où les économies les moins performantes ont des scores d'à peine 11 et 13/100.

Ces chiffres nous renseignent sur l'écart entre les pays les plus performants et ceux qui le sont moins.

«Les données prouvent également que les écarts se sont encore creusés entre l'Afrique et les premiers transformateurs d'Asie et d'Amérique latine, notamment en ce qui concerne la productivité, les exportations et les revenus», expliquent les rédacteurs du rapport, avant de noter que certains pays ont enregistré des changements positifs dans leur score global d'accès à l'information, ce qui indique des bonds significatifs dans la transformation économique.

C'est le cas du Maroc (+17,6), du Rwanda (+8) et de la Tunisie (+16). D'autres ont fait le chemin inverse, en régressant sur le plan de la transformation économique.

Dépendance par rapport aux matières premières

Il s'agit notamment de la Gambie (-4,8), du Niger (-10,3) et du Zimbabwe (-12,4).

Dans le même temps, nuance le rapport, certains pays, dont l'Eswatini, l'Ile Maurice et l'Égypte, ont maintenu des niveaux relativement élevés de transformation économique au fil du temps, mais n'ont pas progressé de manière significative.

Autre enseignement important de ce rapport, les résultats obtenus dans les différentes dimensions de la profondeur révèlent également un manque de progrès en matière de résilience économique.

La note moyenne de 38,3 pour la diversification de l'Afrique représente une baisse de près de six points entre 2000 et 2020.

La compétitivité des exportations, selon le Centre africain pour la transformation économique, a également diminué, notamment dans les pays dont l'économie est peu diversifiée. Ces derniers dépendent fortement des matières premières rendant leurs exportations très peu compétitives et sont, par conséquent, plus susceptibles de souffrir de la volatilité des prix mondiaux et d'autres chocs économiques.

La vérité, c'est que depuis 2000, les économies africaines sont devenues moins diversifiées, ce qui a réduit leur résilience, nous apprend-on.

Pourtant, les économies à la tête de ce classement, à savoir la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, l'Ile Maurice et l'Afrique du Sud, ont diversifié leurs exportations vers des produits manufacturés légers et des produits semi-transformés même si nombre de leurs produits d'exportation ne sont toujours pas compétitifs au niveau mondial. Selon le rapport, le faible niveau technologique et l'innovation insuffisante restent les principales raisons de cette lacune.

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