Madagascar: Le «collectif des 11» durcit le ton et prévoit d'investir la place du 13-Mai

Pour son deuxième meeting, le collectif des 11 a réuni ses soutiens au Coliséum d'Antsonjombe à Antananarivo, samedi 28 octobre (photo d'archives).

À Madagascar, le « collectif des 11 » promet de durcir le mouvement. Les candidats d'opposition ont martelé que la contestation allait s'intensifier, samedi 28 octobre devant des milliers de partisans réunis au Coliséum d'Antsonjombe à Antananarivo. Pour empêcher que l'élection présidentielle du 16 novembre se tienne, ils ont invité les militants à prendre la très symbolique place du 13-Mai.

« Le plus simple, pour empêcher les élections, est de descendre sur la place du 13-Mai », a tonné le candidat Marc Ravalomanana. Tout un symbole pour celui qui fut renversé sur cette même place, en 2009. Pour prendre les lieux, infranchissables depuis le début de la contestation, l'ancien chef de l'État a affiché sur scène un soutien de taille : Mounja Roindefo, l'un des instigateurs du coup d'État de 2009.

« Cet homme est l'un des leaders qui m'a renversé en 2009. Je l'ai invité à rejoindre notre mouvement et il a accepté volontiers. Il est prêt à nous aider et à élaborer des stratégies. Ensemble, nous irons au 13-Mai, parce que c'est sur cette place que j'ai été renversé, et c'est là-bas qu'on va le (Andry Rajoelina, NDLR) renverser ! », a clamé l'ancien président de la République.

« Le mouvement ne va pas s'essouffler, les gens sont se soulever »

Dans le public, Sylvain, retraité, assistait à un rassemblement du collectif pour la première fois. Il a vu la crise politique s'aggraver ces derniers jours et n'envisage pas que l'élection se tienne le 16 novembre : « Je pense qu'il ne suffit plus de faire le tour de Tana (Antananarivo, NDLR), mais il faut étendre le mouvement dans les provinces, et que la lutte soit un peu plus dure. »

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Une ligne partagée par Seth, ouvrier retraité, qui estime que la désignation controversée du général Richard Ravalomanana comme président par intérim, vendredi 27 octobre, ne va faire que renforcer la contestation : « Le mouvement ne va pas s'essouffler. Je pense même que les gens vont se soulever, parce qu'il y a des choses illégales qui se trament. Par exemple, le général Ravalomanana a été nommé président par intérim, il va sans doute diriger le pays d'une main de fer. En plus, même les fonctionnaires risquent de bloquer la machine administrative. »

Les candidats ont donné rendez-vous mardi 31 octobre à leurs militants pour une reprise du mouvement. Ils ont promis que la lutte donnerait « des résultats » dès la semaine prochaine.

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