Afrique Centrale: Sommet des trois bassins forestiers - Des engagements pour la préservation de la biodiversité

La deuxième édition du sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales, organisée du 26 au 28 octobre à Kintelé, a regroupé près de 5000 participants dont une dizaine de chefs d'Etat. Une occasion pour les parties prenantes de réaffirmer leurs engagements pour sauver la planète.

Les assises de Brazzaville ont été clôturées par le segment présidentiel qui a permis à plus d'une trentaine d'intervenants de se succéder à la tribune pour dévoiler leurs politiques environnementales avant d'appeler, chacun à sa manière, à la création d'une alliance regroupant les trois bassins tropicaux, notamment l'Amazonie, le Congo et Bornéo-Mékong. C'est l'exemple des dix chefs d'Etat africains présents en République du Congo. Le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a, par exemple, réaffirmé la détermination de son pays à assumer ses engagements internationaux par la protection des écosystèmes, la gestion durable des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques.

Selon lui, grâce à sa politique environnementale efficace, le Gabon est devenu un acteur clé dans la lutte contre les changements climatiques en raison de sa grande capacité à séquestrer le bioxyde de carbone. « Conscient de la valeur inestimable que ses forêts rendent à ses populations et à l'ensemble de l'humanité, le Gabon estime que l'heure est arrivée à la communauté internationale de soutenir en retour ses efforts. Cette attente légitime doit évidemment s'étendre à l'ensemble des pays des trois bassins forestiers du Congo, de l'Amazonie et du Bornéo-Mékong qui abritent les réserves vitales de carbone et de biodiversité de la planète. Le temps n'est plus aux promesses et aux déclarations d'intention. C'est le moment de concrétiser la mise en oeuvre de la déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l'usage des sols », a-t-il martelé.

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Passer de l'économie de rente à la bio-économie

Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a, quant à lui, rappelé la nécessité de se doter d'une stratégie commune, de parler d'une seule et même voix pour aboutir à des meilleurs résultats en mutualisant les efforts conjoints. Intervenant à distance, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a rappelé que son pays a réduit de 50% les abattages des arbres. Il a estimé que les trois bassins devraient arriver à la COP 28 en novembre avec une vision commune et un objectif durable des forêts avant de se rendre à Belém en 2025. Le président de la France, Emmanuel Macron, qui n'a pas pu faire le déplacement de Brazzaville, a déclaré que la protection des forêts tropicales est une priorité majeure pour son pays. D'après lui, les stocks de carbone et de biodiversité largement concentrés dans les trois plus grands bassins forestiers du monde sont des trésors dont l'humanité ne peut s'en passer. « Ce dont nous avons besoin, ce sont donc des partenariats justes avec des pays forestiers qui abritent sur leur sol les plus grands stocks de carbone et de biodiversité mais qui sont aussi confrontés à des défis économiques majeurs. Nous voulons en fait sortir de l'économie de rente qui détruit les forêts et la biodiversité et entrer dans la bio-économie. Ce partenariat autour du capital naturel, je suis convaincu, est l'une des priorités majeures des prochaines années », a-t-il souligné.

Emmanuel Macron a, par ailleurs, salué les avancées considérables réalisées dans le cadre de la politique de gestion sur le plan forestier du Gabon, l'engagement personnel du président Sassou et le bilan impressionnant du président Lula qui a fait chuter des alertes à la déforestation au Brésil. Sans oublier l'Indonésie qui a réduit le taux de disparition des forêts de moitié depuis 2015.

Enclencher un processus de coopération renforcée

Le président de l'Union africaine (UA), Azali Assoumani, a martelé sur l'urgence d'agir pour la planète d'autant plus que les effets dévastateurs du changement climatique sur les écosystèmes et les économies ne sont plus à démontrer. « Le temps n'est plus aux longs et beaux discours mais aux actes concrets car il nous faut rapidement mobiliser le financement nécessaire pour espérer pouvoir sauver notre maison commune, la planète. Pour l'UA, ce sommet de 2023 porte l'espoir de voir s'enclencher enfin un processus de coopération renforcée entre les trois bassins de manière à répondre efficacement aux défis de la préservation de la biodiversité, la protection des zones humides et la lutte contre la désertification. »

Le secrétaire général de l'Onu, António Guterres, a, dans un message enregistré, appelé au renforcement de la collaboration mondiale existante afin de protéger les actifs naturels et précieux de la planète. « L'Onu est prête à soutenir vos efforts. En travaillant ensemble, nous pourrons bâtir un monde plus sûr, plus durable et plus résilient. Cela signifie qu'il faut considérer les forêts comme les actifs qui peuvent contribuer à débloquer les ressources financières nécessaires pour financer les mesures de renforcement de la résilience », a-t-il exhorté.

Notons que plusieurs délégations ont délivré leurs messages lors du segment de haut niveau à l'instar de l'Unicef, l'Organisation internationale de la Francophonie, l'Agence internationale de l'énergique atomique ainsi que la Commission de l'UA.

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