Dakar — Le Sénégal mise désormais sur les accélérateurs de particules comme méthode de traitement contre le cancer et a entamé le maillage de son territoire avec trois appareils installés à Dakar et un à l'hôpital de Touba, a révélé le directeur de la lutte contre la maladie, Docteur Moustapha Diop.
"Par rapport à la radiothérapie, le Sénégal a abandonné le Cobalt pour se tourner vers ce qu'on appelle les accélérateurs de particules. Actuellement, nous en avons quatre, dont trois à Dakar et un qui est installé à l'hôpital de Touba. Dans nos projections, nous envisageons de décentraliser dans les hôpitaux de Ziguinchor et au Nord du Sénégal", a-t-il dit.
En ce qui concerne la chimiothérapie, un autre maillon important de la prise en charge des cancers, le directeur de la maladie a rappelé que " l'Etat a fait d'énormes efforts en [instaurant] la gratuité depuis 2019 pour les cancers féminins". Il a indiqué qu"'une subvention d'un milliard de francs CFA a été mis en place". "Cette subvention est même passée à 1,5 milliard de francs CFA en 2023", a-t-il signalé.
Pour les autres cancers, la subvention de l'Etat varie "entre 40 et 60 %". "Si le malade qui doit faire sa chimiothérapie doit payer entre 40.000 FCFA et 120.000 FCFA, il ne paie rien du tout", déclare-t-il.
Alors que pour la radiothérapie, le malade payait 750.000 FCFA, aujourd'hui, il ne dépense plus que 150.000 FCFA, a-t-il insisté, rappelant que "la radiothérapie a aussi une subvention".
Il a également signalé que la prise en charge des cancers a été "décentralisée" à travers le pays. "Il y a quelque années, c'était à l'hôpital Le Dantec ou à Grand-Yoff pour la chimiothérapie. Mais, maintenant à part Dakar qui a plusieurs centres de traitement, nous avons enrôlé cinq régions, dont Diourbel, Thiès, Touba, Fatick, Saint-Louis et Ziguinchor", a-t-il relevé.
" Notre ambition, c'est de rendre le traitement accessible sur le plan géographique et sur le plan financier. Nous allons dans le plan cancer former beaucoup de personnels pour faire un maillage du territoire", a-t-il ajouté.
Pour les zones reculées, le directeur de la lutte contre la maladie signale que "les relais communautaires et les +bajenu gokh+ sont fortement utilisés pour faire passer les messages clés, afin de permettre à nos citoyens d'avoir un minimum de connaissances sur les cancers".