Après presque un mois de marche pacifique, le Collectif des candidats veut durcir la manifestation et prévoit de prendre à nouveau la Place du 13 mai.
La semaine s'annonce décisive
Depuis jeudi dernier, le Collectif des candidats, les parlementaires de l'Angaredona et leurs partisans sont de plus en plus confiants quant au dénouement de la situation. « La victoire est proche. Il ne faut rien lâcher », a d'ailleurs indiqué Hajo Andrianainarivelo.
Ce samedi, au Coliseum Antsonjombe pour leur deuxième meeting, le Collectif des candidats s'est laissé emporter par l'acclamation des quelques 50 000 personnes, impatientes d'en finir avec le régime actuel, mais surtout d'obtenir le report de la date du scrutin.
Pour ce faire, ils veulent prendre un raccourci, la prise de la Place du 13 mai qui reste infranchissable depuis le début des contestations.
Après presque un mois de marche pacifique, le Collectif des candidats veut durcir la manifestation et prévoit de prendre à nouveau la Place du 13 mai.
Clé
« Le plus simple pour empêcher les élections est de descendre sur la Place du 13 mai », a ainsi clamé Marc Ravalomanana, avant d'inviter Monja Roindefo, compagnon de lutte d'Andry Rajoelina durant les événements de 2009, à prendre la parole.
« Donne-nous les clés de ta réussite pour aller sur la Place du 13 mai », a-t-il demandé à Monja Roindefo qui indique avoir une partie de la clé pour franchir la Place du 13 mai.
L'ancien Premier ministre a en effet pris la parole en soulignant qu' « en 2009, ils avaient lutté contre des violations de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance, mais qu'en ce moment c'est 1 000 fois pire avec le régime Rajoelina ».
Les candidats du Collectif n'ont pas oublié de faire appel à la prise de conscience de l'Armée et de la Police devant cette situation qui devient invivable pour le pays.
En effet, si une partie de la clé pour franchir la Place du 13 mai se trouve entre les mains de Monja Roindefo, une grande partie est détenue par les forces de l'ordre qui ont déjà empêché, à deux reprises, le Collectif des candidats et ses partisans de pénétrer sur la Place au moyen de bombes lacrymogènes.
En tout cas, les manifestants espèrent que la troisième fois sera la bonne.
Scandale
Quoi qu'il en soit, les candidats du Collectif ne perdent pas de vue leur principal objectif : le report de la date du scrutin.
Le boycott de la campagne électorale semble insuffisant, au point d'invoquer l'article 47 de la Constitution qui stipule qu'en cas de force majeure constatée par la HCC, lorsqu'un candidat ne peut pas faire campagne, la HCC doit annoncer un report des élections.
« Au vu de son dossier médical, Andry Raobelina ne sera de retour que le 20 novembre, à savoir après le 1 er tour du 16 novembre officiellement annoncé », a-t-on indiqué.
Durant le meeting au Coliseum, plusieurs annonces ont été faites devant les 50 000 spectateurs.
L'une d'elle affirme que la HCC est récusable et est à la solde du candidat numéro 3 de part sa décision faisant état du fait que la demande du parti ARB de Andry Raobelina, de faire reculer la date de l'élection, est irrecevable.
D'après eux, elle est assimilée à un scandale de plus, prouvant que la HCC est entièrement acquise à la cause du candidat numéro 3, anciennement président de la République.
Corrompue
Toujours d'après le Collectif, la HCC est une nouvelle fois sur le banc des accusés.
Ses dernières décisions ont fait l'objet de grandes contestations, notamment celle qui confirme le général Richard Ravalomanana comme président par intérim.
« Il s'agit d'une très grave entorse à la Constitution sur plusieurs aspects », a-t-on souligné.
Pour le groupement de candidats, la requête des 38 députés sur la compétence du gouvernement pour organiser une session extraordinaire au Sénat n'a pas été acceptée par la HCC, celle-ci serait pourtant fondée.
Ensuite, toujours d'après ces derniers, la HCC ne voit aucune violation de la Constitution et prononce par une décision dans la journée même la nomination du général Ravalomanana comme président par intérim.
Les 10 candidats n'espèrent plus rien de cette HCC qu'ils déclarent incompétente et corrompue.
Le candidat Ratsietison a même tenu à lire les noms des hauts conseillers responsables de cette décision, surtout en félicitant au passage le seul conseiller qui a refusé de signer la nomination du président par intérim.
Il a rappelé que la HCC est revenue sur une décision irrévocable.
En effet, elle avait déjà nommé le gouvernement collégial pour assurer la présidence par intérim suite à la renonciation de l'ancien président du Sénat.