C'est une affaire qui fait grand bruit en Guinée. Près de 2 000 personnes prétendent avoir été arnaquées par les plateformes RichVIP et SVIP, qui proposent d'investir de l'argent en ligne en promettant des rendements rapides et importants. Mais les investisseurs affirment n'avoir accès ni à leurs bénéfices, ni à l'argent initialement investi, qui se compte parfois en milliers d'euros.
C'est au mois de juin 2023 que RichVIP et SVIP sont apparues en Guinée. Ces plateformes, qui se présentent comme partenaires d'Amazon, offrent un concept simple : vous y placez une somme d'argent, vous faites la promotion en ligne des produits vendus par l'entreprise américaine et vous engrangez des bénéfices en quelques jours, encore plus si vous parrainez un proche. Une escroquerie bien connue qui date d'un siècle, généralement appelée pyramide de Ponzi.
Les deux plateformes peaufinent leur communication par des pubs télévisées, et les investissements sont versés sur les services de paiement d'Orange. De quoi rassurer les citoyens investisseurs. Mais au moment de retirer leur argent, l'opération se révèle impossible.
Ibrahima Sory Barry, un jeune cadre, est le président du Collectif des victimes, qui compte à date 1 945 personnes. Il explique, au micro de Sidy Yansané : « Il y a des pères de familles qui y ont invité leurs femmes, leurs enfants, leurs collègues. Beaucoup de ces personnes regrettent sincèrement. Ils (les personnes derrière RichVIP et SVIP, NDLR) ont piétiné la vie des Guinéens, de pères et mères de famille, de hauts cadres... Certains ont honte de s'afficher ou de dire qu'ils ont participé, car d'autres personnes pensent que l'on a été naïfs. »
« Ce n'est pas une question de naïveté. Certains facteurs nous ont réellement trompés, les médias. Ils ont utilisé nos proches pour nous piéger. Ils ont utilisé les services de la société Orange. Ils sont bien allés jusqu'à Orange Guinée. Orange a toutes les informations relatives aux transactions effectuées avec ces personnes qui sont allées jusqu'à leurs base de données », poursuit-il.
Selon Ibrahima Sory Barry, au moins 880 000 euros ont été perdus par les victimes recensées. Elles ont collectivement porté plainte et réclament leur argent depuis plus d'un mois.