La victoire des Sud-Africains à la Coupe du monde de rugby pourrait faire les affaires de Cyril Ramaphosa. Le président s'est rendu en France pour soulever le trophée aux côtés du capitaine Siya Kolisi, star adulée à coté de laquelle il est bon de se tenir. Il doit s'adresser à la nation ce lundi 30 octobre, probablement pour évoquer ce quatrième sacre mondial. Le chef de l'État voit une métaphore dans les succès des Springboks. Mais ses concitoyens ne perçoivent pas forcément le même message.

« Nous sommes plus fort ensemble » : voilà ce que dit le slogan des Springboks, et voilà ce que répète Cyril Ramaphosa, comme pour obtenir la confiance de ses concitoyens. Le chef de l'État veut tirer une leçon du parcours compliqué des Springboks dont les victoires ont été obtenues sur un fil : oui, il y a des difficultés, mais l'Afrique du Sud finit toujours pas s'en sortir.

Les Sud-Africains retiennent une autre leçon : au rugby comme dans la vie, quand les meilleures personnes sont aux bons postes, la réussite est assurée. Car le gouvernement est accusé de placer les membres de l'ANC, le parti au pouvoir, à la tête des entreprises publiques ou des ministères, par clientélisme et sans se soucier de leurs qualifications.

Pour rigoler, certains fans disent vouloir voir mettre Siya Kolisi à la tête du pays. Mais pour Cyril Ramaphosa, le capitaine des champions du monde est davantage un atout qu'un adversaire. Tenir ensemble, pour la deuxième fois consécutive, la Coupe du monde, c'est comme partager un peu du succès des Springboks. Une photo de famille qui tombe à point nommé, à quelques mois des élections générales de 2024.