Du PSD à l'UNDD, les partis politiques poussent comme des champignons à Madagascar.
Depuis l'indépendance, c'est celui qui est pouvoir qui domine.
Entre 1960 et 1968, le Parti-Social-Démocrate de Philibert Tsiranana couvrait le pays avec ses centaines de milliers de sympathisants.
Vient ensuite la manifestation estudiantine de mai 1973, le locataire d'Andafiavaratra est affaibli et est renversé !
La deuxième moitié des années 1970 a été marquée par un changement de régime.
Le socialisme, cette idéologie décidément adoptée par le meneur de l'époque, a perduré plus de 15 ans. Puis, une nouvelle ère s'était annoncée.
Les collaborateurs de Didier Ratsiraka, bien que la plupart d'entre eux aient été de mèche avec le « Père de l'indépendance », ont laissé derrière eux le système capitaliste pour épouser la doctrine socialiste.
Dans les régions hors de la capitale, retourner sa veste ne veut pas dire que l'on est un caméléon politique.
Cela revient à suivre le fil de l'eau et la tendance, puisque les leaders se succèdent.
C'est en quelque sorte pour que les petits bourgs soient en perpétuelle relation avec le centre.
À Diego-Suarez, par exemple, certaines élites avaient emboîté le pas au nouveau leader en posant sur leur table de chevet le Livre rouge, pourtant ils étaient en étroite collaboration avec Tsiranana.
C'est cette culture que les politicards ont transmise à leurs cadets et benjamins.
Attitude vindicative pour les uns, les autres y ont trouvé un métier.
Ces derniers n'assimilent pas l'usage à une trahison, mais plutôt à un savoir-faire hors du commun.
Il est difficile de convaincre le nouveau venu et lui dire « c'est vrai que j'étais de l'autre côté, mais par la suite je me suis dit qu'ici je serai encore plus à l'aise et surtout engagé ». La politique, c'est l'art de passer d'un parti à un autre.