Afrique: Francophonie - En Algérie, plus de programme français dans les écoles privées

Des élèves algériens (photo d'archives).

La Cité internationale de la langue française est inaugurée ce lundi 30 octobre par Emmanuel Macron au château de Villers-Cotterêt, au nord-est de Paris. La langue française est particulièrement dynamique sur le continent africain comment en témoigne également sur notre antenne le slameur El Hadj Omar Baldé. Elle connait également des revers en Afrique. En Algérie par exemple, troisième pays francophone en nombre de locuteurs. Plus question pour les écoles privées algériennes d'enseigner le programme français depuis la rentrée.

Le 19 septembre, les écoles privées algériennes reçoivent un brusque rappel à l'ordre du ministère de l'Éducation : « seul le programme national algérien est autorisé ». Faute de quoi les sanctions iront jusqu'à la fermeture de l'établissement. Le gouvernement algérien accuse il y a quelques jours ces écoles « d'avoir profité de la faiblesse de l'État pour le berner et enseigner des programmes étrangers ».

En réalité, ce demi-millier d'écoles privées algériennes, principalement situées à Alger et en Kabylie, et dont 22 étaient labellisées par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), bénéficiaient d'une tolérance pour enseigner un double cursus, en arabe et en français. Leurs élèves pouvaient passer le brevet et le baccalauréat français et espérer poursuivre leurs études dans l'Hexagone ou en Algérie - la langue de Molière étant toujours la plus utilisée dans les amphis algériens, malgré les efforts des autorités pour imposer l'anglais depuis deux ans.

%

C'est dans les années 1960 que la langue française a été adoptée dans le système scolaire et en 1978 qu'a commencé l'arabisation graduelle de l'école. Et depuis la fin des années 1980, le français est enseigné comme langue étrangère, au même titre que l'anglais, l'espagnol ou l'allemand dans les cycles moyen et secondaire.

Le tour de vis linguistique d'Alger intervient en plein coup de froid diplomatique avec Paris, et alors qu'une nouvelle génération moins favorable au français prend le relais à la tête de l'administration. Il laisse quelque 50 000 jeunes Algériens du primaire au lycée sans solution de continuité scolaire. Ni le Lycée français d'Alger ni l'école élémentaire Hydra ne sont concernés, ils ont une convention avec la France.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.