Madagascar: Espèces Protégées - Les pressions sur les lémuriens en hausse

La journée mondiale des Lémuriens a été célébrée, vendredi, à Andasibe.

Jonah Ratsimbazafy, primatologue, demande l'observation d'une minute de silence dans le cadre de cet événement.

Menace constante pour les lémuriens qui font la renommée de Madagascar dans le monde.

Les pressions sur ces primates endémiques de Madagascar sont en hausse. « La situation ne cesse d'empirer avec une vitesse alarmante. De plus en plus d'espèces sont menacées », lance la vice-présidente du Groupe d'étude et de recherche sur les primates de Madagascar (GERP), Brigitte Raharivololona, avant-hier.

Selon les évaluations du statut de conservation des lémuriens, en 2008, 92% de ces espèces ont été classées menacées de disparition.

Ce taux a augmenté à 95% en 2020. Et sur les cent douze espèces recensées, 31% sont en danger critique de disparition.

Les lémuriens sont menacés par des pressions causées par des activités humaines, notamment la déforestation qui réduit leur habitat naturel, mais également la chasse.

En cette journée mondiale des lémuriens que Madagascar a célébré dans la forêt Maromizaha à Andasibe, vendredi, Jonah Ratsimbazafy, le « père des lémuriens », demande l'observation d'une minute de silence avant la cérémonie proprement dite.

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« Ce n'est pas la peine de faire cette célébration si les pratiques ne changent pas, si les lois ne sont pas appliquées. Vous allez célébrer ce jour, mais demain, les mauvaises pratiques se poursuivront », note-t-il. Il fustige les sanctions pénales des chasseurs de lémuriens pris à Maroantsetra, au mois de mars.

« Ils n'ont écopé que d'un sursis d'un an et d'une amende symbolique de 200 000 ariary. Mais si vous consultez le Code des aires protégées, ils devraient être emprisonnés pendant au moins une dizaine d'années, avec une amende de plusieurs millions d'ariary. Malheureusement, à Madagascar, les lois n'ont jamais été appliquées », regrette ce primatologue.

Pour préserver ces animaux endémiques de Madagascar, Brigitte Raharivololona, également enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences de l'université d'Antananarivo, dans la mention Anthropobiologie et développement durable, exhorte des actions multisectorielles.

« Tout le monde, l'État, les organismes non gouvernementaux, les associations font des efforts pour protéger ces animaux. Mais si la population autour des habitats naturels de ces animaux reste dans la précarité, ils continueront à exploiter les forêts.Il faut leur trouver des alternatives, pour qu'ils ne dépendent plus des forêts », recommande-t-elle.

Les lémuriens dépendent de la forêt, mais la régénération de la forêt dépend également d'eux.

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