Burkina Faso: Reprise probable de la SN-SOSUCO par l'Etat - Satisfecit général à Banfora

29 Octobre 2023

A sa séance, du mercredi 25 octobre dernier, le Conseil des ministres a adopté un rapport relatif à la dénonciation des conventions entre l'Etat et SUCRE PARTICIPATION est l'actionnaire majoritaire de la Nouvelle société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO). Cette décision a été accueillie avec satisfaction dans cité du Paysan noir par les citoyens.

Oumar Soma, Enseignant à la retraite, ex-Secrétaire général de l'Union régionale de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB/Cascades) : « une décision louable » C'est une décision louable parce que depuis de longues dates, nous avons toujours attiré l'attention du gouvernement sur tout ça, surtout le non-respect des clauses qui avaient prévalu à la cession de la SOSUCO au Groupe IPS. Si aujourd'hui il y a un gouvernement qui le fait, nous ne pouvons que saluer cela. Mais encore, nous avons nos inquiétudes parce qu'il faut que cela soit suivi de manière très-très sérieuse pour aboutir à une réelle situation pour les travailleurs, les populations des Cascades et du Burkina tout entier.

Douada OUATTARA, Commerçant à Banfora : « avec cette décision du gouvernement, c'est la méritocratie qui sera prônée ». Pour ma part, c'est une bonne décision parce que nous avons constaté que depuis la privatisation de la SOSUCO, il n'y a pas une véritable amélioration. Aussi, on a l'impression que la boîte est comme un outil de récompenses à la disposition des hommes politiques de la région. Avec cette décision du gouvernement, c'est la méritocratie qui sera prônée. C'est vrai qu'on ne peut pas entrer en profondeur, mais il y a beaucoup de choses pas très claires qui se passent à la SN-SOSUCO.

Je veux surtout parler de la sous-traitance. Cette question affecte négativement les rendements au sein de la SN-SOSUCO. Cependant, je ne voudrais pas qu'on dise qu'on a repris la boîte et que les choses restent comme avant. Il faut qu'il y ait un vrai changement. Si changement il y a, ça sera bénéfique pour les travailleurs, la région et le Burkina Faso. Vous voyez, il est évident que le sucre de la SN-SOSUCO est de qualité et que cela ne suffit plus pour tous les burkinabé. Mais, on pourrait améliorer les capacités de production afin d'éviter les ruptures de sucre et satisfaire la demande nationale au moins à hauteur de 90%.

Mamoudou TRAORE, Correspondant du journal « Le Pays » des Cascades : « le gouvernement de la Transition a agi dans le sens de la volonté des populations » C'est une nouvelle qui a été très bien accueillie par la majorité de la population Banforalaise, elle qui vit au quotidien avec les réalités de cette unité industrielle. Je dois dire que c'est également une décision qui a longtemps été demandée par cette même population. Vous l'aurez remarqué, la renationalisation de la SN-SOSUCO tout comme l'arrêt de la sous-traitance de certaines activités de cette unité industrielle, se retrouvaient dans toutes les luttes et revendications syndicales. On peut donc dire que le gouvernement de la Transition a agi dans le sens de la volonté des populations. A présent, nous attendons de mieux connaître les implications de cette décision du conseil des ministres tout en espérant que le nouveau régime de la SOSUCO sera meilleur.

Aboubacar KAM, Animateur à ARC FM de Niangoloko : « je souhaiterais même que le gouvernement aille au-delà, pour toucher d'autres structures dans des situations identiques ». C'est une bonne décision qui a été longtemps attendue. Parce que nous voudrions que le gouvernement fasse en sorte que tout ce qui appartient au Burkina, lui revienne intégralement. Par rapport à la SN-SOSUCO, sachez que ce sont plusieurs chômeurs qui sont là actuellement et qui n'ont malheureusement rien à faire pour gagner leur pitance. Si le gouvernement veut reprendre, c'est qu'il va s'enquérir des réalités du terrain et prendre les mesures nécessaires pour la relance de cette entreprise afin qu'elle retrouve son lustre d'antan. Je souhaiterais même que le gouvernement aille au-delà, pour toucher d'autres structures dans des situations identiques.

Fatoumata Karama/Hema, coordinatrice départementale des femmes de Banfora : « la décision du gouvernement est salutaire ». Pour moi, cette décision est la bienvenue, parce que si vous constatez bien durant ces moments, on a une pénurie de sucre SN SOSUCO sur le marché. Vous voyez, c'est difficile de comprendre qu'avec l'existence d'une usine de production de sucre dans sa région ou dans son pays, on manque de sucre. Par conséquent, je dirais que la décision du gouvernement est salutaire. Je demande aussi au gouvernement de jouer franc-jeu dans cette dénonciation.

Mohamadou Kaboré, CGTB / Cascades : « un ouf de soulagement » En tout cas, cette décision du gouvernement, nous l'apprécions à sa juste valeur parce que c'est ce que nous avons souhaité depuis la privatisation. En son temps, nous nous sommes levés contre la privatisation de ces sociétés-là. Malheureusement, nous n'avons pas été écoutés. Et aujourd'hui nous sommes dans l'attente que les choses soient mises en ordre et que les activités puissent reprendre comme il se doit. Si l'Etat reprend, ça sera vraiment un ouf de soulagement pour nos populations qui attendent ça depuis longtemps. Par ailleurs, une chose est de dénoncer et une autre est qu'elle soit reprise comme société d'Etat, parce que les procédures peuvent être longues ou courtes en fonctions des partenaires qu'on a en face.

Fatimata Hié/Traoré, Vice-présidente CFB/ antenne Cascades : « nous saluons l'idée de la reprise de cette société par l'Etat ». Elle est la bienvenue. Si ma mémoire est bonne, depuis plus de trois ans, la population fait face à une pénurie de sucre sur le marché et nous ne faisons que consommer du sucre importé alors que la tendance actuelle est de valoriser la consommation locale. Si nous voulons faire de telles promotions, il faut que la population puisse avoir accès à ces produits. Pour le cas de la SN-SOSUCO, le prix du sucre n'est pas accessible aux couches vulnérables.

Donc, nous saluons l'idée de la reprise de cette société par l'Etat. Nous demandons au chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, et au gouvernement, de faire en sorte que la population tire profit de cette nouvelle gestion qui sera mise en place. Par ailleurs, nous souhaiterons dans la même dynamique, que le gouvernement revoit le prix du sucre à la baisse afin de le rendre plus accessible.

Issa COULIBALY, Enseignant résident à Bérégadougou : « c'est avec soulagement et une joie immense que nous avions accueilli cette décision historique ». C'est avec soulagement et une joie immense que nous avions accueilli cette décision historique que le gouvernement vient de prendre. Nous pouvons dire que cela était le voeu perpétuel de la population de la région et plus encore de Bérégadougou. Enfin, la gabegie et la mal gouvernance va prendre fin au grand bonheur de tous. Avec cette fameuse privatisation, tous les gros secteurs de l'usine sont sous traités à des personnes qui s'enrichissaient au détriment des pauvres travailleurs, qui se contentaient de paies dérisoires et gare aux plaignants.

Côté recrutement, c'était la vraie frustration, on ne recrutait pas selon la compétence et la qualification mais selon que tu sois un proche de celui qui a le pouvoir de recruter. Et pire, on laisse nos jeunes diplômés et on signe des contrats alléchants avec des cadres admis à la retraite. La commune de Bérégadougou ne bénéficie de rien en termes d'investissement, de recrutement des jeunes diplômés, alors que la SOSUCO est dans Bérégadougou. Nous formulons le voeu que la transition penche sérieusement sur le cas de cette commune meurtrie.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.