Ile Maurice: Les autorités veulent mettre fin aux marchés parallèles hors de Wooton

Alors que l'objectif du National Wholesale Market est que la vente en gros aux enchères se fasse uniquement à Wooton, il semble que tel ne soit pas le cas. Il existe à travers l'île plusieurs marchés en gros opérant en parallèle. Pour contrer ces marchés illégaux, le Conseil des ministres de vendredi dernier a décidé que des amendements seront apportés à la Mauritius Agricultural Marketing Act pour mettre fin aux marchés en gros aux enchères dans les marchés et autres foires. Ils devront se tenir uniquement au National Wholesale Market à Wooton, une fois les amendements apportés à l'Assemblée nationale. Tout contrevenant sera passible d'une amende ne dépassant pas Rs 100 000 et d'une peine d'emprisonnement ne dépassant pas un an.

C'est à la fin de juillet que le marché en gros de Wooton est entré en opération. Mais plusieurs planteurs et maraîchers boudent ce lieu. Un encanteur qui a préféré garder l'anonymat, car il a peur de représailles, nous explique que les conditions imposées par le Marketing Board, responsable de ce marché, poussent les planteurs et marchands à ne pas se rendre à Wooton. Il explique que du fait que des planteurs doivent débourser plus en termes de transport pour emmener leurs produits jusqu'à Wooton, leurs légumes ne trouvent pas preneurs. Il ajoute que les encanteurs, au nombre de 42, qui opéraient autrefois dans trois lieux différents, sont obligés de ne travailler qu'à Wooton. Du coup, les légumes sont vendus rapidement et ceux qui viennent un peu tard dans ce marché ne peuvent écouler leurs produits.

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Selon notre interlocuteur, pour chaque jour, un encanteur doit débourser la somme de Rs 1 200 pour une place. S'il en occupe deux, il doit trouver Rs 2 400. Et s'il opère quatre fois par semaine, il doit débourser un peu moins de Rs 20 000 pour une place. Alors qu'autrefois, il n'avait qu'à contribuer moins de Rs 5 000 par mois. Et, en retour, le prix de revente des légumes ne doit pas dépasser 8 % du coût de l'achat, contre 10 % auparavant. C'est la raison pour laquelle un opérateur a tendance à opérer dans un marché parallèle. Selon lui, ce projet qui a coûté une fortune devrait avoir une chambre froide et toutes les ventes devraient se faire dans un environnement propre. Or, selon lui, la vente de nourriture se fait en plein air.

Sanjeev Dindyal, président de la Small Planters Association du Centre-Ouest, soutient que les planteurs, qui croyaient être soulagés du fait qu'ils ne devraient plus se réveiller très tôt comme auparavant pour se rendre dans des marchés au gros régionaux, sont déçus. Ils doivent être à Wooton au plus tard à 5 heures du matin. Sinon, ils doivent ramener leurs légumes chez eux. Il parle aussi d'autres inconvénients comme l'enregistrement à chaque fois qu'ils s'y rendent.

D'autres planteurs que nous avons interrogés estiment que les autorités visent ainsi à connaître leurs chiffres d'affaires car tout est enregistré à Wooton. «Tôt ou tard, nous serons appelés à payer à la Mauritius Revenue Authority. Donc, c'est décourageant de faire des efforts. Plutôt, abandonnons la culture. Surtout que nous savons comment le gouvernement a dilapidé les fonds de la Contribution sociale généralisée.» Krit Beeharry, planteur, trouve lui que le gouvernement a raison de venir avec une telle législation. Il trouve que certains encanteurs faisaient la pluie et le beau temps avec les planteurs.

«Ce sont eux qui dictaient le prix. Avec le marché de gros, tout est contrôlé par le Marketing Board.» Il dit être d'accord que si un planteur, un marchand ou un encanteur dispose de revenus importants, il doit aussi contribuer à la taxe. Il ne croit pas que les frais de transport posent problème. La vente des marchés en gros aux enchères, qui se tiennent un peu partout, profite plutôt aux fraudeurs. Nous avons essayé d'obtenir des explications du ministre de l'Agro-industrie, Vikram Hurdoyal, et du Marketing Board, en vain.

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