Le 30 octobre dernier, le président français Emmanuel Macron a procédé à l'inauguration de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, du nom de cette ville fortement touchée par le chômage et la désinstrualisation . « Jamais, un lieu n'avait été consacré à l'histoire de notre langue », s'est félicité le président Macron à qui les frontistes reprochent d'être dans une logique de politique politicienne.
Ils ont peut-être raison. Car, les hommes politiques sont ainsi faits qu'ils excellent dans les calculs à la petite semaine si bien que tout ce qu'ils posent comme acte, est sujet à caution. Pour le moins, on sait que l'objectif primordial de la Cité qui vient d'être inaugurée en grande pompe, est de faire « vivre la langue française et la révéler dans sa diversité extraordinaire », pour reprendre les termes de son premier responsable qu'est Paul Rondin.
Autrement dit, la Bibliothèque cubique de Villers-Cotterêts, ainsi qu'on la surnomme, veut travailler à promouvoir la langue française qui, faut-il le rappeler, connait des fortunes diverses à travers le monde, surtout même en Afrique où jadis, elle était en plein essor.
Les temps ont changé si bien que certaines colonies françaises n'ont pas hésité à tourner le dos à la Francophonie pour rejoindre le Commonwealth. Les exemples les plus récents sont le Gabon et le Togo. Et ce n'est pas tout. Car, l'enseignement de la langue française est en net recul dans des pays comme le Rwanda et en Algérie.
Pendant ce temps, jadis considéré comme langue officielle, le français, à la faveur de l'adoption de la nouvelle Constitution, est désormais relégué au rang de langue de travail au Mali.
Pourtant, l'avenir de la langue française, on le sait, joue beaucoup plus en Afrique où est compte de nombreux locuteurs. Et le président Macron l'a reconnu lui-même, rappelant que la République démocratique du Congo (RDC) est à la langue française ce que le Nigeria est à l'anglais. A preuve, le pays compte à lui seul près de 50 millions de francophones.
En tout cas, s'il est vrai que le français n'est pas au mieux de sa forme à travers le monde, force est de reconnaitre qu'il était jusqu'à une date récente, la seule langue avec l'anglais à être enseigné sur le continent africain.
Cela dit, pourquoi ne pas envisager la construction d'une autre Cité de la langue française sur le continent noir, ne serait-ce que pour rendre hommage à Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire ou encore à Toussaint Louverture qui, de leur vivant, ont beaucoup contribué au rayonnement de la langue française ?
Ce n'est pas impossible pour peu que les dirigeants français, au-delà du discours, soient animés du souci de reconnaitre que ces figures historiques africaines ont contribué à faire de la langue française ce qu'elle est aujourd'hui. Franchiront-ils seulement le pas ? Rien n'est moins sûr au regard surtout du contexte marqué par la montée du sentiment anti-français en Afrique.