À Madagascar, la semaine a débuté par une nouvelle marche du « collectif des 11 » à Antananarivo. En meeting samedi 28 octobre, les candidats à la présidentielle ont promis que la contestation allait s'intensifier ces prochains jours. La tension, elle, est en tout cas légèrement montée d'un cran ce lundi matin 30 octobre, lorsque des partisans d'Andry Rajoelina ont investi les lieux de la manifestation de l'opposition.
Ils avaient rendez-vous au rond-point d'Ampasapito à 11 heures. Sur place, les partisans de l'opposition se sont trouvés nez-à-nez avec quelques dizaines de militants orange, de la couleur du parti d'Andry Rajoelina. Eux sont simplement venus faire campagne, assure Perle, entraînée par la chanson de soutien au président sortant.
« On fait la propagande pour le numéro 3, parce qu'ici, c'est notre endroit, 5e arrondissement. Même s'il y a les 11 candidats, on s'en fout. Parce que c'est notre président, et que je suis fière de lui. Nous, on ne voulait pas de bagarre, même s'il nous provoque, on est tranquille. »
Si la présence de militants pro-Rajoelina est vécue comme une provocation dans les rangs de l'opposition, la marche a pu se dérouler globalement dans le calme, malgré des altercations au moment où les deux parties se croisent. Un climat qui ne décourage pas le collectif, assure Roland Ratsiraka, candidat n°12.
« Ils viennent là pour nous embêter. On ne lâchera rien. Comme d'habitude, on réclame des élections libres, transparentes et acceptées par tous. Et pour l'instant, le régime ne veut rien savoir. Et le pire, c'est que la HCC est complice à plusieurs reprises du candidat n°3, et ça, ça devient de plus en plus insupportable. »
Samedi, ils avaient appelé les forces armées à prendre « leurs responsabilités » dans la crise actuelle. Et déclaré que la réussite du mouvement, passerait par la prise de la très symbolique place du 13-Mai.