En Afrique, 336 millions d'hectares sont dégradés, d'après la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (Cnulcd). Selon cet organe onusien, si les tendances actuelles persistent, le monde devra restaurer 1,5 milliard d'hectares de terres dégradées d'ici à 2030 pour atteindre les Objectifs de développement durable (Odd).
En Afrique subsaharienne, les terres se dégradent beaucoup plus vite que la moyenne mondiale. Selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (Cnulcd), dans cette région, les données révèlent que 163 millions d'hectares de terres ont été touchés par la dégradation des terres depuis 2015.
« Cela équivaut à plus de 100 terrains de football, de terres saines, perdus chaque minute en Afrique entre 2016 et 2019. Quelque 336 millions d'hectares, soit environ 12% de la superficie totale des terres recensées, sont aujourd'hui considérés comme dégradés sur le continent africain, selon 40 rapports nationaux et 12 estimations nationales tirées de sources de données mondiales », relève, dans un communiqué, le Cnulcd.
Bien que les tendances en matière de dégradation des terres varient d'une région à l'autre, les données de la Cnulcd avertissent que si les tendances actuelles persistent, le monde devra restaurer le nombre vertigineux de 1,5 milliard d'hectares de terres dégradées, d'ici à 2030, pour atteindre les Objectifs de développement durable (Odd). Cet organe de l'Onu annonce le lancement de son tout premier tableau de bord des données compilant les chiffres des rapports nationaux de 126 pays, « révélant que la dégradation des terres progresse à un rythme stupéfiant dans toutes les régions du monde ».
Il note qu'entre 2015 et 2019, le monde a perdu, chaque année, plus de 100 millions d'hectares de terres saines et productives, soit deux fois la taille du Groenland (île danoise). « Ces statistiques soulignent la nécessité de mesures urgentes, car l'escalade de la dégradation des terres continue de déstabiliser les marchés, les communautés et les écosystèmes à travers le monde », souligne le Cnulcd.
En effet, le lancement du tableau de bord intervient à un moment crucial, alors que les dirigeants et les experts du monde entier se réuniront à Samarcande, en Ouzbékistan, du 13 au 17 novembre 2023, pour la 21e session du Comité d'examen de la mise en oeuvre de la Convention de la Cnulcd.
En outre, 38% de la superficie des terres et 30% de la population recensée dans le monde sont directement touchés par la sécheresse. En Afrique subsaharienne, le Botswana a réduit la dégradation de ses terres, passant de 36 à 17% de son territoire. Le pays s'est engagé à parvenir à la neutralité en matière de dégradation des terres sur une superficie totale de 45,3 millions d'hectares. « 31 pays africains se sont engagés à atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres, d'ici à 2030.
Ces nations représentent collectivement 50% des 484 objectifs signalés dans le tableau de bord des données », salue le Cnulcd. La neutralité en matière de dégradation des terres correspond à un état où la superficie des terres productives, et donc l'usage durable des terres, reste stable ou augmente à l'échelle mondiale, ou dans chaque paysage ou écosystème terrestre.