Ile Maurice: Cim Financial Services Ltd projette Maurice dans la finance durable

Coup d'essai et coup de maître pour Cim Financial Services Ltd. Cotée à la Bourse de Maurice, elle est devenue la première entité à non seulement émettre des obligations vertes mais également à les introduire en Bourse.

Une initiative qui place la juridiction sur la liste des pays où il est possible de se servir de la place boursière pour effectuer une levée de capitaux pour le financement de projets qui sont en parfaite harmonie avec les valeurs envisagées par un modèle de développement durable.

Une animation particulière régnait lors de la soirée du mercredi 25 octobre au Hennessy Park Hotel, qui, au fil des années, s'est imposé comme l'établissement incontournable du monde des affaires des basses Plaines-Wilhems. Cette animation particulière a été générée par une fonction organisée par la Stock Exchange of Mauritius (SEM) pour célébrer un événement considéré comme exceptionnel dans le milieu boursier. Il s'agit de l'introduction, pour la toute première fois dans l'histoire de la Bourse de Maurice, de ces titres de créance que sont les obligations sur sa principale structure de négociation.

La particularité de cette famille d'obligations, c'est qu'elle donne l'opportunité à l'île Maurice de disposer d'un atout que l'on peut facilement qualifier de considérable car il lui permet de créer les conditions maximales pour que la finance durable, avec notamment l'émission d'instruments financiers innovateurs comme les obligations vertes, devienne une réalité dans la juridiction. En somme, la démonstration de la volonté du pays de développer une voie de financement spécifique afin de s'assurer que l'argent participe à la réalisation de projets de développement qui ne remettent nullement en cause les droits des générations futures.

%

À la base de cette avancée dans le domaine de la finance verte se trouve Cim Financial Services Ltd, bien connue sur le marché local comme un des agents de financement des projets les plus populaires aux yeux de la clientèle mauricienne. La première tentative de Cim Finance dans le domaine de la finance verte a été faite en janvier 2022.

Cet exercice d'émission d'obligations lui permettra de disposer d'une créance de Rs 500 millions. Signe que les investisseurs sont bel et bien en faveur d'une économie pour laquelle la souscription aux valeurs d'un modèle de développement durable est une priorité. Cet argent lui permettra d'élaborer un programme de financement par crédit-bail d'achat de voitures et d'équipements écologiques. La totalité des Rs 500 millions a été engagée dans le financement du projet d'achat de 230 véhicules électriques et rechargeables.

Autonomie financière

Avec un taux d'intérêt annuel de 3,95 %, une date de maturité fixée au 4 novembre, l'impact a été on ne peut plus net aux yeux de ces investisseurs qui souhaitent plus de retours sur leur investissement. Un nouvel exercice d'émission d'obligations vertes pour un montant d'un Rs 1 milliard est lancé. L'intérêt de la clientèle va surprendre la direction de Cim Finance au point où le montant de l'exercice passe à Rs 1,1 milliard, soit une somme supplémentaire de Rs 100 millions. Pour la direction de Cim Financial Services Ltd, le but tant recherché est atteint.

Explication de Mark Van Beuningen, Chief Executive Officer (CEO) de CIM Financial Services Ltd : «La raison d'être de notre présence aujourd'hui, c'est la nécessité de promouvoir un mode de développement durable qui ne soit pas préjudiciable aux générations futures. Au sein de Cim Finance, nous poursuivons notre mission en vue de contribuer à l'amélioration du niveau de vie et au futur de nos clients. Deux aspects de cette démarche occupent une importance capitale à nos yeux.»

Premièrement, poursuit le CEO de CIM Financial Services Ltd, «nous voulons mettre les meilleurs appuis financiers à la disposition de nos clients que sont les individus, les petites et moyennes entreprises, et les sociétés, permettant ainsi au plus grand nombre de nos concitoyens de jouir de plus d'autonomie financière. Puis, nous avons pris l'engagement d'apporter notre contribution pour qu'au niveau de son comportement, le consommateur montre qu'il est de plus en plus conscient de la nécessité de soutenir l'émergence d'un modèle de développement durable. D'où notre souhait pour que s'accélère la transition vers une situation où les moyens de transport adoptent l'électricité comme principale source d'énergie».

Si la formule adoptée par Cim Financial Services Ltd jusqu'ici a recueilli tant de succès sur un marché financier dont la principale caractéristique est que celle-ci doit impérativement se cantonner à l'achat d'obligations, en attendant de percevoir les intérêts promis en novembre 2024, pourquoi ne pas pousser le bouchon plus loin en plaçant ces mêmes obligations sur une plateforme où sa valeur sera déterminée par l'intérêt des détenteurs à vendre et celui des investisseurs à en acheter ? En acceptant de faire coter la valeur de ses obligations vertes selon la formule d'un placement privé, Cim Finance est devenu, depuis le 25 octobre 2023, la première société mauricienne à faire une percée dans ce domaine.

Pour Sunil Benimadhu, Executive Director de la SEM, l'initiative de Cim Financial Services Ltd aura d'énormes répercussions sur le secteur boursier mauricien. Il en dénombre sept parmi lesquelles : la manifestation d'une approche qui soutient la thèse selon laquelle le combat pour une île Maurice plus durable et plus encline à prendre des initiatives qui favorisent la mise en valeur d'un modèle de développement qui ne compromet pas les droits des générations futures est une nécessité, et la démonstration que le monde de la finance n'est pas cantonnée à la recherche des profits mais qu'elle peut contribuer à repérer des solutions potentiellement susceptibles de résoudre les nombreux problèmes occasionnés par le dérèglement climatique.

Pour Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, l'initiative de Cim Financial Services Ltd constitue une grande première pour la juridiction. «Elle nous permet d'esquisser la feuille de route du parcours du pays dans le domaine du durable. Je garde espoir que ce parcours sera enrichissant pour nous tous (...).» Il souligne que l'introduction de ces obligations vertes est le résultat d'un travail de longue haleine de la part de la Bourse de Maurice et du gouvernement pour que le développement d'obligations vertes devienne une réalité dans le contexte mauricien.

«La démarche de Cim Financial Services Ltd, devait ajouter le ministre, n'est pas seulement une première, mais elle permet à la Bourse de Maurice de faire de la place pour une nouvelle classe d'actifs sur la liste de produits que la Bourse offre déjà au marché. C'est une situation qui place la SEM sur la liste des places boursières du continent où il est possible d'y introduire plusieurs types d'actifs. C'est un développement qui va permettre aux investisseurs, tant du côté du gouvernement que du côté du secteur privé, d'émettre des obligations vertes pour ensuite les introduire sur la place boursière dans le but d'organiser des opérations de levée de capitaux pour assurer le financement de projets qui cadrent avec les objectifs d'un modèle de développement durable. C'est une situation qui va certainement aider Maurice à concrétiser son plan d'actions afin que d'ici 2030, il soit en mesure de mettre à exécution les objectifs qu'il s'est fixés en matière de développement durable.»

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.