Située à environ 200 km de Brazzaville, au nord du Congo, la localité de Ngabé manque le minimum en termes de services sociaux de base. La population a exprimé, le 29 octobre, son ras-le-bol au président du parti « Les Souverainistes », Uphrem Dave Mafoula, lors d'une rencontre citoyenne qu'il a organisée dans le cadre de son initiative « Mbongui Tour ».
Tenue dans la salle de conférence de la sous-préfecture, la rencontre citoyenne a permis à la population de Ngabé de présenter à Uphrem Dave Mafoula des difficultés socio-économiques auxquelles elle est confrontée au quotidien. Elle a réclamé, en premier, la route d'accès à leur localité. En état de dégradation très avancée, la route menant à Ngabé fait grincer les dents. De nos jours, pour s'y rendre relève d'un parcours du combattant.
Pour un tronçon d'environ 50 km seulement, à partir de la route bitumée qui mène à la Centrale hydroélectrique d'Imboulou, un véhicule peut purger toute une demi-journée lorsqu'il a plu pour rallier Ngabé. Un véritable calvaire pour la population qui éprouve des difficultés à écouler leurs produits agricoles ou halieutiques par camions.
Sur le plan sanitaire, Ngabé dispose d'un centre de santé et d'un hôpital, mais les deux structures tournent au ralenti à cause du manque du personnel soignant. Sans médecins, ni d'assistants sanitaires, ces deux structures dépourvues d'équipements et de médicaments sont animées par deux infirmiers, selon les témoignages recueillis sur place. « Ici à Ngabé, nous n'avons pas d'hôpital digne pour des soins appropriés. En cas d'urgence, nous traversons avec le malade par pirogue à Kuamutu, le district voisin situé en République démocratique du Congo. Mais cette corvée n'est pas sans conséquences, très souvent les pirogues chavirent causant mort d'hommes », a souligné un habitant de Ngabé.
Hormis les structures sanitaires, la localité manque aussi d'enseignants titulaires. L'école primaire, le collège et le lycée tournent au ralenti et sont tenus par les enseignants bénévoles. Pour leur permettre de tenir les classes, les parents d'élèves leur donnent chaque fin du mois une petite prime d'encouragement. « Les écoles que nous avons ici à Ngabé n'ont pas d'enseignants formés. Elles sont animées par les prestataires qui n'ont pas de salaires.
Pour leur permettre de survivre, chaque parent doit donner 500 ou 1000 FCFA pour leur prime d'encouragement. Cela nous paraît difficile parce que nous trouvons de l'argent grâce à l'activité agricole mais nos produits ne peuvent pas être écoulés à cause du mauvais état de la route », a confié une maman. Le président du parti « Les Souverainistes » leur a fait savoir que leurs doléances sont du ressort de l'Etat. Toutefois, il a pris note et a promis d'en faire une préoccupation majeure dans son futur projet de société pour le compte de Ngabé.
Par ailleurs, Dave Mafoula a exhorté les jeunes à ne pas perdre espoir, avant de les inviter à la combativité. « Nous avons voulu cette rencontre avec vous pour que vous nous parliez de ce que vous vivez au quotidien. Tous les problèmes que vous avez soulevés ici sont du ressort du gouvernement. Mais ce que vous devez retenir, c'est de ne pas perdre espoir et de ne pas abandonner le combat du changement. Il vous revient de revendiquer auprès de l'Etat à travers ceux qui vous représentent au Parlement », a-t-il conclu. Il a profité de présenter à la population le représentant départemental de son parti. Avant d'animer la rencontre, il est allé présenter ses civilités à l'autorité royale, la reine Nagalifourou qui est basée dans la localité.
