« Velirano », le nouveau single du rock-band Loharano tente de mettre les pieds dans la chanson politique, sans vraiment convaincre mais tout en soulignant que ce genre de projet manque chez les artistes malgaches.
Le mot « Velirano » est devenu un objet politique, resservi à toutes les sauces et par toutes les tendances, pour ou contre, durant le quinquennat d'Andry Rajoelina (2018-2023).
Le choix de la titraille est loin d'être fortuite et colle à cette tendance vers le message politique.
En musique, le titre se rapprochant du « nu metal » et bouge comme s'il y avait urgence, tandis que la jolie chanteuse Mahalia scande toute sa rage.
« Tous ceux qui osent me contredire/seront emprisonnés ou emprisonnés/je vous gave d'une dictature démocratique ».
Sans chichis, direct, à chacun et chacune ensuite de deviner de quelle époque il s'agit, parce que Madagascar est passé par plusieurs dictatures depuis 1960.
« Les pilleurs du pays, le peuple souffre/meurt/est affamé », poursuit-elle.
Pas encore de quoi bouleverser le système - qui serait oppressif - désigné par Loharano dans cette chanson.
Écorchant juste les éléments constitutifs, voire les fusibles, le système en baillerait presque.
Le professeur du Massachusetts Institute of Technology, Noam Chomsky aurait pu faire mieux en deux ou trois phrases tout en buvant une tasse de café.
En soi, la tentative du rock-band est louable.
A tout engagement politique artistique, Bob Marley par exemple, c'est le système oppressif qu'il souhaite faire vaciller et non ses sbires.
Ceux qui peuvent toujours être remplacés un jour ou l'autre.