Le Burkina Faso célèbre ce mardi les neuf ans de la chute de Blaise Compaoré, ex-chef de l'État de 1987 à 2014 chassé par une insurrection populaire. Un début de journée sans grandes manifestations entre l'interdiction d'un meeting à Ouagadougou et une visite sobre du président de la transition Ibrahim Traoré au Monument des Martyrs de la capitale.
Au Burkina Faso, ce mardi 31 octobre était une journée à valeur historique mais une journée des plus sobres en apparence, puisque plus tôt ce mardi matin à Ouagadougou, le cortège présidentiel s'est rendu au Monument des Martyrs pour y rendre un hommage aux héros de la Nation et particulièrement à ceux qui le 31 octobre 2014 ont provoqué la chute de Blaise Compaoré, qui a dirigé le pays de 1987 à 2014. Un salut militaire et un dépôt de gerbe, avant de repartir rapidement : le président de transition Ibrahim Traoré n'a pas fait de déclaration particulière.
De l'avis de plusieurs observateurs à Bobo Dioulasso, Ouagadougou ou Koudougou, cette journée suscite un enthousiasme modéré.
Les conditions n'étaient de fait pas forcement réunies dans un contexte ou une bonne partie de la société civile s'est vue interdire un meeting à la Bourse du travail de Ouagadougou : il s'agissait de l'intersyndicale CGTB, du Balai Citoyen - qui a joué un rôle important dans l'insurrection civile de 2014 - des étudiants de l'UGEB. Tous souhaitaient dire leur mécontentement en matière de sécurité, d'inflation ou d'atteinte aux libertés collectives et individuelles. Un meeting interdit par la mairie officiellement pour ne pas « exacerber les tensions sociales » et éviter des « troubles à l'ordre public ».
Résultat : une cérémonie nationale réduite à sa plus simple expression.