Dakar — Le Bureau opérationnel de suivi (BOS) du PSE a procédé, mardi, à la restitution et à la clôture de l'atelier intensif de structuration du programme PSE priorité Jeunesse LAB, qui a été "un cadre de réflexion" incluant les jeunes de toutes les régions du Sénégal avec 19 projets retenus pour un investissement de 295 milliards de FCfa.
"Outre le cadrage institutionnel de gouvernance, le document de politique sectoriel qui nous a été proposé, est assorti d'un plan d'opérationnalisation dans un horizon de 5 ans et d'une stratégie de financement qui engage tous les acteurs accompagnant l'Etat dans le cadre de la résolution de la lancinante question de la problématique jeunesse", a souligné le ministre de la Jeunesse, de l'Emploi et de l'Entrepreneuriat, Pape Malick Ndour, en présidant la cérémonie de clôture.
Il précise que le document propose un modèle de gouvernance "innovant" et accompagné d'une stratégie de mise en oeuvre et d'un cadre de suivi-évaluation.
"Je rappelle que le président de la République nous avait instruits de travailler à disposer d'un document pouvant servir de référentiel unique en matière de politique de jeunesse, synthétisant l'ensemble des interventions de l'Etat, de la société civile mais aussi des partenaires dans le cadre de la mise en oeuvre du PSE", a-t-il soutenu.
Il a assuré que ses services et toutes les parties prenantes vont travailler à faire valider ce document par le président de la République.
S'adressant aux jeunes, Pape Malick Ndour estime que »tout ce qui se fait sans eux, se fait contre eux ».
"Donc, aujourd'hui, la jeunesse du Sénégal a eu la possibilité de participer à l'élaboration d'un document", a-t-il fait constater.
Dans son intervention, El Ousseyni Kane, le directeur général du BOS, indique "le lab a été un cadre de réflexion et de partage pour l'ensemble des acteurs que sont la société civile, l'administration, le secteur privé, les représentants des jeunes mais aussi les partenaires au développement".
Selon lui, »depuis une dizaine d'années, d'importantes initiatives visant à accompagner la jeunesse ont été mises en place par l'Etat du Sénégal". En dépit de toutes ces actions, dit-il, "les problèmes et les besoins persistent".
"Ils soulèvent des questions liées à l'efficacité et à la pertinence des options et stratégies dans le secteur de la jeunesse", a-t-il relevé. Il précise que c'est dans cette perspective que l'Etat, en relation avec ses partenaires et toutes les parties prenantes, a lancé le programme PSE jeunesse.
"Dans le cadre de la structuration de ce programme, des équipes du BOS ont conduit plusieurs activités, d'abord la tenue de foires dans les 14 régions du Sénégal pour écouter les jeunes avec leurs préoccupations et leurs propositions de solutions, ensuite un atelier technique préparatoire suivi d'un atelier d'orientation stratégique pour fixer le cadre global pour opérationnaliser le programme", a informé M. Kane.
Le lab, qui est un atelier intensif de structuration du PSE priorité jeunesse, a été lancé le 15 septembre dernier et a regroupé pendant cinq semaines des participants venus de toutes les régions du Sénégal.
"A la suite de cela, un rapport de plus de 763 pages a été produit, qui retrace toute la feuille de route de mise en oeuvre du PSE jeunesse avec l'ensemble des textes et le financement requis", a indiqué le directeur général du BOS.
Il a annoncé que 19 projets ont été retenus et doivent recevoir un investissement de 295 milliards de francs CFA. A terme, il est prévu l'insertion de plus 92 mille jeunes. Le coût global de la stratégie est estimé à 325,3 milliards de francs CFA.
"A ce stade de la vie de notre pays, aucun sujet ne pourrait être plus crucial, plus pertinent et plus porteur d'avenir que celui de la prise en main de la question des jeunes", a déclaré El Ousseyni Kane.
"Notre démarche a réussi à démontrer que les jeunes ne sont pas seulement des réceptacles de notre politique et de nos plans, ils sont des créateurs de changement, des acteurs du progrès et des bâtisseurs de demain", a-t-il soutenu.
Pour sa part, le député Oumar Sy, président de la Commission de l'éducation, de la jeunesse, des sports et des loisirs a évoqué l'initiative de porter un projet de loi portant sur une politique nationale de jeunesse. »En tant que parlementaire, nous prenons ici l'engagement de porter ce plaidoyer et de défendre ce projet pour qu'il puisse arriver à terme », a promis M. Sy.
S'adressant aux jeunes présents en masse dans la salle, il a indiqué que »les politiques ont cette responsabilité de faire en sorte que les jeunes du pays puissent participer activement au développement socio-économique". Il estime cependant que "cela doit passer par une formation et une éducation de qualité ».