Dakar — L'absence de formalisation empêche les petites et moyennes entreprises (PME) de se financer auprès des banques, ont rappelé des participants à un panel organisé mardi à Dakar, dans le cadre de la promotion du "consommer local".
"La réticence des banques à accorder des financements aux PME est essentiellement liée au caractère informel de ces entreprises. Il y a une asymétrie de l'information entre les banques qui accordent les financements et les entreprises qui en demandent", a signalé Benoit Diatta, le directeur chargé des risques au FONGIP, le Fonds de garantie des investissements prioritaires.
Selon M. Diatta, 99 % des petites et moyennes entreprises opérant au Sénégal sont confrontées aux difficultés d'accès au financement bancaire.
Le défaut de garantie des PME fait partie des principales causes de rejet des demandes de financement, a-t-il signalé.
"Pour bénéficier d'un financement, il faut assurer la rentabilité de l'activité" à exercer avec les fonds empruntés, a-t-il rappelé, affirmant que les PME pèchent à ce niveau.
L'État a mis en place des mécanismes d'assistance des petites et moyennes entreprises en créant des structures chargées de les aider, a poursuivi Benoit Diatta en donnant l'exemple du Fonds de garantie des investissements prioritaires.
"Les entreprises doivent veiller à leur formalisation"
"Le FONGIP est une structure chargée d'accompagner les PME et de les aider à obtenir une garantie auprès des banques. Il les assiste dans le montage des dossiers financiers et la bonification des taux d'intérêt", a ajouté M. Diatta.
Le directeur chargé des risques au FONGIP estime qu"'il est important d'avoir des entreprises qui produisent au niveau local", mais "il faut qu'elles puissent exporter leurs produits" aussi.
En ce qui concerne le consommer local, il ne se développera que lorsque les petites et moyennes entreprises arriveront à se financer suffisamment, selon M. Diatta.
"On ne peut pas être dans l'informel et espérer bénéficier des financements des institutions étatiques", a soutenu Diabou Coulibaly, cheffe du département chargé du financement des entreprises et des organisations professionnelles au 3FPT, le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique.
"Les entreprises doivent veiller à leur formalisation", a-t-elle insisté.