Selon l'OMS, au moins 62 personnes infectées sont décédées, depuis l'apparition de l'épidémie en juillet dans la région de Haute-Guinée (Est). Cette maladie très contagieuse, touche surtout la petite enfance, attaque les voies respiratoires et provoque la mort par asphyxie.
Le ministère de la Santé a alerté l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en septembre dernier, sur la flambée de diphtérie dans la région de Kankan, l'épicentre se situant dans la ville aurifère de Siguiri, près de la frontière malienne. À l'apparition de la maladie il y a quatre mois, la mortalité s'élevait à 36%. Ce taux a été divisé par trois après le protocole de prise en charge mis en place avec l'Autorité nationale de sécurité sanitaire de Guinée et l'ONG Médecins sans frontières (MSF).
Selon l'organisation sanitaire de l'ONU, la propagation de l'épidémie de diphtérie vient de la faible couverture vaccinale qui concerne moins de la moitié du territoire depuis 2014. En cause, des vaccins en rupture de stock, le non-respect de la chaîne du froid et le manque important de personnel de santé.
« Il y a eu l'ouverture des classes, et les enfants qui étaient en vacances d'une région à une autre ont commencé à se brasser. Donc Ils ont eu tout le temps de transmettre la maladie pendant la période infectieuse au niveau des écoles, explique Dr Seydou Dia, le responsable des urgences de l'OMS en Guinée. Nous avons des admissions au niveau de trois à quatre cas par jour, là nous en sommes à presque dix cas par jour, et aujourd'hui MSF est en train de se demander si on peut avoir des containers pour transformer leurs bureaux en lieux d'hospitalisation. Donc c'est une situation qui évolue de façon défavorable. »
L'OMS déclare que plusieurs pays de la sous-région sont touchés par l'épidémie de diphtérie. Une conséquence possible de la lutte contre la pandémie de Covid-19, qui avait été privilégiée au détriment d'autres maladies.