Dakar — En ce début de matinée de mercredi célébrant la fête de la Toussaint, les routes secondaires menant vers Saint Lazare sont envahies par des fidèles chrétiens, des vendeurs de bouquets de fleurs et d'autres articles religieux, une animation qui contraste à bien des égards avec le calme habituel des lieux, à l'image du silence qui règne à l'intérieur du cimetière.
D'ordinaire silencieuses et désertes, les allées du cimetière Saint Lazare sont envahies par plusieurs centaines de chrétiens, mercredi, venus célébrer la fête de la Toussaint, une solennité chrétienne qui honore tous les saints.
Certains fidèles chrétiens s'affairent autour des tombes qu'ils nettoient. D'autres, pas à l'aise dans les travaux manuels, paient des travailleurs circonstanciels qui dépoussièrent et lavent à grande eau les sépultures.
Si les fidèles sont venus se recueillir aux tombeaux des parents et connaissances disparus, d'autres vendeurs très futés se sont greffés à la foule pour faire des affaires.
C'est le cas de vendeurs d'eau, de bouquets de fleurs en tout genre, d'articles religieux très prisés à l'occasion comme les chapelets et les bougies.
De la douleur, de l'émotion et de la tristesse
« Le moment est juste émouvant (...) surtout à l'occasion de cette fête pour laquelle nous sommes présents pour encore prier pour nos parents », témoigne Daniel, en compagnie de sa soeur Julie Nzalé rencontrés à l'entrée principale du cimetière Saint Lazare, situé sur la VDN.
« Nous sommes venus pour leur témoigner une fois de plus, qu'ils (les défunts) sont dans nos pensées, dans nos coeurs et aussi leur dire que (...) l'on se souvienne d'eux en permanence et que l'on prie pour eux », ajoute Daniel, pour qui, « vivre sans ses parents est dur et touchant ».
Pauline, une demoiselle d'environ une quarantaine d'années venant de Grand Yoff (périphérie dakaroise), est rencontrée dans l'enceinte du cimetière Saint Lazare.
« Nous ne ressentons que de la douleur parce que nos mamans, nos papas, des parents et des amis sont enterrés là », indique Pauline.
Elle tient entre ses mains sa fille de 7 ans venue se recueillir sur la tombe de sa grand-mère qui fut son « amie durant sa vie », renseigne Pauline, avant de poursuivre sa visite des tombeaux, les larmes coulant sur les joues.
« Je suis pleine d'émotions, de tristesses », indique Marie Claire.
Tenant entre ses mains deux bougies, symbole de la lumière dans la chrétienté, Marie Claire se laisse gagner par des pleurs, devant sa petite fille qui semble tout ignorer de la situation qui venait soudainement d'envahir sa maman dans ce lieu de culte.
Soudain elle se réfugie dans la miséricorde de Dieu, se disant « certaine » qu' »Il les a déjà pardonnés, parce que l'on sait que notre père est miséricordieux ».
A quelques maitre de Marie Claire, un autre fidèle debout devant une tombe avec les bras croisés en arrière, ne manque pas d'attirer l'attention.
"Pour mon cas, je ne peux me prononcer, parce que j'ai enterré ma femme il y'a moins de 5 mois », dit cet homme, jetant de loin son regard.