Madagascar: Meeting à la place du 13 mai - Le gouvernement dénonce une provocation

Le collectif des candidats veut à nouveau tenter une incursion sur la place du 13 mai.

Une intention que le gouvernement qualifie de provocation.

Ses préoccupations. C'est ce que le gouvernement affirme dans un communiqué qu'il a publié, hier.

Des préoccupations face aux actions du collectif des candidats. Des actes qu'il qualifie de "provocations".

Au regard du texte gouvernemental, l'intention affirmée par le collectif des candidats de retenter une incursion pour investir la place du 13 mai.

Pour l'Exécutif, il s'agit "d'actions tentant par tous les moyens de saboter le processus électoral en cours à Madagascar". Aussi, dans sa missive, le gouvernement ajoute qu'il "condamne fermement ces manoeuvres menaçant la stabilité du pays et la vie de la nation", mettant dans la balance le risque de "compromettre la situation économique et sociale du pays".

Durant le meeting tenu par les prétendants à la magistrature suprême rassemblés en collectif, au Coliseum Antsonjombe, le 28 octobre, l'objectif affirmé a été sans ambages. Investir et occuper la place qui se trouve au centre de l'Avenue de l'Indépendance.

Une intention que déplore l'Exécutif. "Les candidats ont eu l'opportunité de s'exprimer lors des manifestations illégales à Antananarivo et lors des rassemblements au Coliseum Antsonjombe. Leur tentative de se rassembler sur la place du 13 mai à Analakely, site interdit par le préfet de police, est un acte de provocation inadmissible", affirme le gouvernement.

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La place du 13 mai est un lieu symbolique des mouvements populaires.

Dans la conscience collective, des dirigeants ont été investis du pouvoir ou défaits sur cette place qui trône au milieu de l'Avenue de l'Indépendance.

Pareillement pour l'aboutissement des revendications politiques.

À chaque manifestation politique, "la conquête"de la place du 13 mai est considérée comme une victoire pour les meneurs et les militants.

Pour le collectif des candidats, ce sera un moyen de donner plus de résonance à leurs revendications et acculer les tenants du pouvoir.

Le report de l'élection présidentielle, la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) sont les objectifs du collectif des candidats.

Ensuite, il y a la dénonciation de ce qu'ils estiment comme étant des actes illégaux et anticonstitutionnels de la HCC et du gouvernement.

"Le moyen le plus simple pour empêcher cette élection est de descendre sur la place du 13 mai", a déclaré le candidat Marc Ravalomanana, samedi.

Dernière carte

Galvanisé par la foule présente à Antsonjombe, probablement, les discours se sont également durcis, samedi.

Défaire le pouvoir en place s'inscrit désormais parmi les objectifs affirmés de vive voix par les meneurs.

De prime abord, l'affluence aux deux meetings qu'ils ont organisés durant deux samedis successifs, a décidé le collectif des candidats de retenter la conquête de la place du 13 mai.

Les meneurs comptent, visiblement, faire valoir le nombre des manifestants pour briser les mesures d'interdiction et faire plier les tenants du pouvoir.

Depuis le début de leur mouvement de contestation, il y a près d'un mois, les tentatives d'investir ce lieu se sont soldées par un échec.

Les tentatives du collectif des candidats et de ses partisans se sont systématiquement heurtées aux murs dressés par les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Des mesures en réponse aux réquisitions du général Angelo Ravelonarivo, préfet de police d'Antananarivo, pour faire appliquer sa décision d'interdiction de manifester sur la place du 13 mai.

Depuis, les prétendants à la présidence de la République, rassemblés en collectif, tiennent des marches dans les rues de la capitale et ses environs.

Bien qu'ils tiennent des manifestations quasi-quotidiennement, ayant le soutien d'organisations de la société civile et de leaders d'organisations syndicales, le collectif des candidats fait du sur place.

En parallèle, la date du 16 novembre, pour le premier tour de l'élection présidentielle approche à grands pas.

Au regard du scénario de samedi dernier, au Coliseum Antsonjombe, afficher comme objectif la conquête de la place du 13 mai, cette semaine, est une manière, pour le collectif des candidats, de tenir leurs partisans en haleine. Le leitmotiv a fait mouche, vraisemblablement.

Durant les marches de lundi et mardi, le retour au 13 mai est apparu parmi les slogans vociférés par les participants.

À deux semaines du premier tour, retenter d'investir la place du 13 mai, quitte à risquer un nouvel affrontement avec les Forces de l'ordre, pourrait être la dernière carte à jouer pour le collectif des candidats.

Du moins, dans la rue. En face, à la lecture de son communiqué d'hier, le gouvernement reste intraitable sur la tenue de la présidentielle suivant le calendrier établi.

Il en profite pour "exhorter" les Partenaires techniques et financiers (PTF) à maintenir leur soutien à l'organisation du processus électoral et le respect du calendrier.

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