Alors que les dates de l'élection présidentielle prévue le 16 novembre approchent, les inquiétudes concernant la transparence dans le financement des campagnes électorales sont de plus en plus prégnantes et ont interpellé la Transparency International.
Une étude préliminaire publiée par la Transparency International Initiative Madagascar a mis en lumière des inquiétudes quant à l'intégrité de l'élection présidentielle.
Parmi les problèmes évoqués par cette organisation non-gouvernementale figurent la corruption des électeurs, l'achat de voix, les bakchichs destinés à influencer le processus électoral et les résultats, l'abus de pouvoir dans le but d'influencer le vote, ainsi que la corruption visant à affecter les litiges électoraux.
3 milliards d'ariary.
Transparency International souligne des disparités financières, insistant sur le fait qu'elles pourraient compromettre l'équité du processus électoral et créer des inégalités de chance entre les candidats.
Au coeur de la situation, on observe des différences notables dans les dépenses de campagne des candidats.
Le candidat Andry Rajoelina, par exemple, selon Transparency International, a fortement investi dans sa campagne électorale, dépensant près de 3 milliards 200 millions d'ariary entre le 10 et le 28 octobre, principalement pour diffuser des messages publicitaires à la télévision, organiser des événements sur le terrain et publier des annonces dans la presse.
D'autres candidats tels que Siteny Randrianasoloniaiko ont également consacré d'importantes ressources à leur campagne, tandis que certains, comme Sendrison Raderanirina, ont opté pour des dépenses plus modestes.
Le collectif des candidats, quant à eux, ont dépensé près de 1 milliard 132 millions d'ariary dans les mêmes rubriques, toujours selon l'Ong Transparency International.
Predator.
L'ONG exprime, en effet, ses inquiétudes concernant le « déploiement de moyens financiers importants aux origines inconnues et le risque de flux financiers illicites ».
L'opacité du financement des campagnes électorales peut nuire à la transparence du processus électoral, alerte Transparency International.
En outre, l'ONG dénonce l'exploitation non consensuelle des données personnelles, une violation inquiétante de la vie privée.
L'achat du logiciel espion Predator par l'ancien président de la République est dans la ligne de mire de cette organisation militante en faveur de la transparence.
Elle soulève alors des préoccupations concernant le respect de la confidentialité des citoyens et l'utilisation abusive de leurs données.
Mesures immédiates.
Face à ces cas douteux, Transparency International appelle les organismes de lutte contre la corruption, notamment le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) et le Service de renseignement financier (SAMIFIN), ainsi que la commission de contrôle et de suivi de la vie publique (CCVP) à faire bouger les lignes et à diligenter des enquêtes pour mettre la lumière à ces différentes zones d'ombres.
L'ONG exhorte également l'ensemble des autorités compétentes à « prendre des mesures immédiates » pour lutter contre l'exploitation illicite des données personnelles et le non-respect de la vie privée.