Burkina Faso: Journée nationale des martyrs - Victimes, parents et personnalités s'expriment...

1 Novembre 2023

A l'issue de la cérémonie d'hommage rendu aux martyrs de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d'Etat manqué, du 16 septembre 2015, victimes, parents et d'autres personnalités se sont s'exprimés.

Youssouf Nacanabo, représentant des blessés de l'insurrection populaire : « notre première doléance est la question de justice » « Dans l'ensemble, les blessés sont en situation de consolidation. Nous entendons par consolidation que les blessés qui devaient être guéris, le sont complètement. Et les personnes qui vont porter les séquelles à vie vont les porter. Notre première doléance est la question de justice. L'autre soucis parallèle est qu'il était question d'accorder un accompagnement financier à tous les blessés qui sont dans l'incapacité d'exercer leurs anciens boulots. Aujourd'hui, la doléance consiste à ce que, le comité chargé d'indemnisation fasse son travail le plus tôt possible »

Bamouni Nébon, porte-parole de l'union des familles de l'insurrection populaire :« c'est un hommage à la bonne gouvernance » « L'hommage que nous rendons aux martyrs c'est d'abord, un hommage pour la bonne gouvernance ; pour la défense de la patrie. Cet appel à la patrie nous devons toujours l'entendre comme le son de cloche sonné depuis l'insurrection populaire. Et c'est ensemble que nous devons nous mettre debout pour défendre la patrie. Nous devons continuer cet idéal pour défendre la bonne gouvernance, la justice sociale qui est pour nous un élément capital. Parce qu'en termes de répartition des ressources publiques, il faudra que chaque burkinabè puisse en bénéficier et c'est très fondamental »

Mousbila Sankara , membre de la famille Sankara :« je voudrais qu'on tienne compte de ceux qui se sont battus pour le pays» « Je souhaite que ce peuple reconnaisse la valeur de ceux qui peuvent donner leur vie pour le pays. Nous ne sommes pas nombreux à le faire. C'est pourquoi, il ne faut pas négliger ce genre d'action. Je voudrais que dans les années à venir, on tienne compte de ceux qui se sont battus pour le pays et même ceux qui ne sont pas mort. Qu'on trouve une forme de soutien pour qu'ils sachent qu'ils ne se sont pas battus pour rien. Parce qu'être héros, martyr, cela veut dire qu'on a réellement donné de sa vie pour le peuple »

Christophe Lompo, président de l'association des blessés du coup d'état : « c'est un sentiment de satisfaction » « Cette célébration est une réussite. Cette année la transition a fait des efforts d'innovation, nous avons été impliqués dans l'organisation de bout en bout et nous demandons à l'Etat d'aller au-delà de l'insurrection et du coup d'état, de prendre en compte toutes les victimes du pays qui sont tombées sur le front et nous constatons que notre message a été entendu. La commémoration a été organisée pour rendre hommage à toutes les victimes du Burkina qui tombent sur le front et celles tombées depuis 2014 et 2015. C'est un sentiment de satisfaction »

Djéjouma Sanou, personnalité politique : « des actes positifs ont été posés » « Je voudrais d'abord encourager les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les VDP pour toute l'oeuvre qu'ils entreprennent pour permettre à notre pays de rester debout. J'encourage également le peuple burkinabè dans cette épreuve difficile. 9 ans après, il faut reconnaître que des actes positifs ont été posés, les gens ont eu droit à la parole, à la liberté, il y a eu des infrastructures, des avancées notables, en dépit du terrorisme »

Victor Pouahoulabou, président des familles des martyrs de l'insurrection populaire : « je suis très satisfait de voir que la population est sortie massivement » « Nous sommes là pour accompagner le chef de l'Etat pour la commémoration du 9e anniversaire de la mort de nos enfants. Ce matin, nous sommes très contents de la décision que le gouvernement a prise pour que nous puissions ensemble nous retrouver pour commémorer cette date historique. Je suis très satisfait de voir que la population est sortie massivement »

Oscibi Jhoann, artiste musicien, victime du coup d'Etat du 16 septembre 2016 :« des acquis de l'insurrection, il y a eu des réformes en matière judiciaire » « Nous croyons que l'insurrection a apporté quelque chose et continue de le faire. Notre mission est de travailler à conserver ces acquis. Le seul message de l'insurrection populaire à nos hommes politiques est qu'il faut savoir s'arrêter à un moment donné. La force ne résout rien, la démocratie, c'est la transparence, le respect de la parole donnée. Si on respectait cela, l'insurrection n'aurait pas lieu. Ce sont déjà des leçons à tirer pour l'avenir »

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