Hasard de l'histoire ou coïncidence fortuite ? Presque au même moment, le roi Charles III a condamné les abus coloniaux britanniques au Kenya alors que le président allemand Frank-Walter Steinmeir a demandé pardon pour les crimes coloniaux en Tanzanie.

Deux anciennes puissances coloniales reconnaissent ainsi leur « crime » commis dans deux pays africains.

Un moment attendu depuis longtemps par plusieurs pays colonisés, y compris Madagascar.

Pour le moment, il s'agit d'une demande de pardon.

Les troupes coloniales allemandes avaient pendu et décapité, au début du XXe siècle, Songea Mbano, un chef de la rébellion Maji-Maji avec soixante-six de ses hommes.

Songea Mbano avait refusé de trahir son peuple en échange de sa vie. Son crâne reste introuvable jusqu'à maintenant.

Le président allemand a promis de faire le nécessaire pour retrouver ce crâne.

Entre 1905 et 1907, les Allemands ont massacré trois cent mille membres des Maji-Maji.

Le président allemand s'est dit avoir honte de ce que les soldats allemands ont fait subir au peuple de Maji-Maji.

L'empire colonial allemand s'étendait sur quelques pays, en l'occurrence le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie, la Namibie et le Cameroun.

En 2021, l'Allemagne a reconnu avoir commis un génocide en Namibie entre 1884 et 1915.

L'empire colonial allemand s'est terminé après la défaite allemande lors de la Première guerre mondiale.

Le roi Charles III a fait le même mea-culpa au Kenya. Il a reconnu des actes de violence odieux et injustifiables commis à l'encontre des Kenyans.

«Cela, c'est inexcusable» a affirmé le souverain britannique.

Mais les Kenyans ont reproché au roi Charles III de ne pas avoir demandé pardon contrairement au président allemand.

Beaucoup de pays, en particulier les anciennes colonies françaises, espèrent la même reconnaissance des crimes commis contre la population qualifiée d'indigènes.

L'Algérie demande toujours à la France de reconnaître les abus coloniaux.

Madagascar espère que la France reconnaisse ses responsabilités dans le massacre des nationalistes lors du soulèvement de 1947.

Mais bien avant, beaucoup de nationalistes ont été exécutés ou décapités, entre autres, Rainandriamampandry, le prince Ratsimamanga.

Le crâne du roi Toera, roi Sakalava (1853-1897) décapité par les hommes de Gallieni lors de l'attaque d'Ambiky dans la nuit du 29-30 août 1897, reste introuvable.

Cinq mille personnes auraient péri lors de cette expédition des Forces coloniales françaises. Les descendants du roi Toera espèrent toujours récupérer son crâne un jour.

Il semblerait que le crâne se trouverait dans un musée en France.

Le fait est que beaucoup d'anciennes colonies françaises se détournent de la France actuellement à l'image du Mali, du Burkina, du Niger...

Ce qui change tout d'autant qu'on pardonne mais on n'oublie pas.