Madagascar: 1er novembre - Fête de la Toussaint à la Malgache

Dès samedi matin, des familles circulent pour acheter des fleurs.

Le 1er novembre est dans trois jours. Les offrandes devaient être déjà prêtes afin d'aller de bonne heure au cimetière.

Cette coutume occidentale s'est implantée à Madagascar il y a bien longtemps.

Une coutume dont les Malgaches ont hérité lors de l'arrivée des Européens catholiques au pays.

Au début, ce sont les bourgeois-citadins imprégnés de moeurs venant de l'extérieur qui s'y sont mis.

Au fil du temps, la célébration du jour des morts est devenue une pratique collective.

D'ailleurs c'est un grand rendez-vous, un moment où les descendants des défunts se rencontrent et fortifient le lien de parenté en coupant les mauvaises herbes autour des caveaux familiaux.

Certes, la Toussaint est une fête catholique durant laquelle les fidèles célèbrent « tous les Saints », toutefois, sur la Grande Île, la fête prend une dimension particulière.

Une mutation s'est imposée. Dans certaines localités, les habitants s'habillent en tenue traditionnelle, apportent avec eux du miel, de l'alcool, quelques pièces de monnaie et procèdent à un rituel, une Toussaint à la Malgache.

Au fin fond de la campagne, le 1er novembre est un jour férié, les agriculteurs et les pasteurs ainsi que les artisans quittent le village pour se rendre au boulevard des allongés.

« Les cinq premiers jours du mois de novembre sont consacrés aux ancêtres, parce qu'il y a des natifs de ce village qui travaillent en ville, voire dans les autres provinces. Donc, ceux qui viennent de loin, ne peuvent pas venir à temps pour la préparation des victuailles. La route est accidentée. Parfois, ils marchent... En attendant qu'ils arrivent, les villageois sacrifient des zébus et préparent à manger », a fait savoir Roger Ndriamaneky, un tenant traditionnel du village Sandrampiana-Andranofanjava.

En effet, la Toussaint est aussi une occasion pour organiser les festivités.

Force est de noter que la considération des défunts figure dans les us et coutumes malgaches, notamment le famadihana dans les régions des Hautes Terres Centrales, le famangiana fasana à Ambavan'Iharana.

L'origine de cette coutume est méconnue, bien que des églises catholiques soient bâties un peu partout sur la Grande Île, peu de personnes savent que cette fête celtique, à la base, s'est transformée en jour de commémoration religieuse, à l'initiative du Pape Grégoire IV en 835.

La Toussaint fut universelle, le 1er novembre a été interprété par tous les peuples à leur façon.

Chacun a sa propre perception de l'événement tout en gardant sa valeur initiale.

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