Ile Maurice: Des fleurs pour que les souvenirs ne se fanent pas

Comme le veut la tradition, en ce début de novembre, les cimetières reprennent vie. Les tombes fraîchement nettoyées et repeintes seront aujourd'hui ornées d'une variété de fleurs : roses, chrysanthèmes, glaïeuls, chacune trouvant sa place. Cependant, les prix connaîtront une hausse cette année, consécutive aux importations réalisées...

Le cimetière Saint-Jean accueille déjà un nombre considérable de visiteurs venus se recueillir sur les tombes de leurs proches disparus en ce mardi 31 octobre. Ce nombre sera certainement multiplié par trois, voire quatre, en ce 1er novembre. La plupart des visiteurs s'arrêtent brièvement à l'entrée du cimetière pour acheter quelques fleurs, destinées à embellir les sépultures qu'ils comptent visiter. Non loin de la petite porte donnant sur la route Saint-Jean, Shardha Seenauth confectionne inlassablement des bouquets. Depuis le matin, elle en a préparé plusieurs et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. «Depuis une semaine, nous avons entamé les préparatifs.

Tout doit être prêt pour le 1er novembre. Heureusement, je peux compter sur le soutien de mes quatre filles.» Le métier de fleuriste, elle l'a découvert aux côtés de son défunt époux. «Pendant plus de 20 ans, mon mari m'a transmis le goût de planter, cultiver et composer des bouquets.» Elle n'avait pas prévu que ce métier lui apporterait autant de joie. «Mais c'est aussi un métier exigeant. Surtout maintenant que nous subissons les aléas du climat. La pluie se fait parfois rare, ce qui fait que tout ce que nous avons semé est perdu. C'est un travail qui requiert énormément de patience.» Le constat est que les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas intéressés par ce métier, le trouvant trop difficile et exigeant. «Trouver de nouvelles recrues est difficile.»

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Vipine Lucknum partage cet avis : «J'ai pris la relève de mon grand-père et de mon père. Il y a mon frère qui m'aide aussi. Mais cette activité prendra fin avec moi.» Même le recours à des travailleurs étrangers s'avère compliqué dans ce domaine. Pour la vente de cette année, certaines fleurs risquent de manquer à l'appel. «Les gueules de loup et les reines marguerites se feront rares. Pourtant, nous avons semé les graines, mais cela s'est soldé par un échec. Par conséquent, nous avons dû nous tourner vers l'achat d'autres fleurs.»

Mais l'importation de fleurs entraîne une augmentation des prix des bouquets. «On nous a informés que les coûts de transport ont augmenté, sans oublier la hausse du prix du carburant. Nous n'avons pas l'intention d'appliquer des prix excessifs, mais au lieu de vendre à Rs 50, le prix sera désormais entre Rs 55 et Rs 60.» Un autre souci rencontré concerne les emplacements. «Cette année, nous devrons payer davantage pour occuper un espace. Certaines personnes nous critiquent face à l'augmentation des prix, mais elles ne savent pas que les frais pour occuper ces espaces sont élevés. Nous devons débourser quelque Rs 8 500 pour être présents les 1er et 2 novembre.» Néanmoins, il se dit heureux d'être présent pour retrouver ses clients dont certains sont comme des amis.

N'empêche, rendre hommage à tous ceux qui nous ont accompagnés tout au long de notre vie n'a pas de prix.

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