Une mission du Comité international des Jeux de la francophonie (CIJF) achève sa mission ce jeudi sur l'audit d'une partie des dépenses des 9e Jeux qui se sont déroulées du 28 juillet au 6 août à Kinshasa, alors que le coût global de l'événement - 324 millions de dollars, selon le ministère des Finances - fait polémique. L'ONG Observatoire de la dépense publique affirme n'avoir décelé aucune malversation mais exige des comptes au gouvernement pour les 252 millions de dollars investis dans les infrastructures.
En République démocratique du Congo (RDC), la mission du CIJF termine sa mission ce jeudi, sur l'audit d'une partie des dépenses liées aux 9e Jeux qui se sont déroulées du 28 juillet au 6 août 2023 à Kinshasa. Celle-ci intervient alors qu'une polémique enfle sur le coût de cet événement mêlant compétitions sportives et épreuves culturelles. D'après le ministre des Finances de la RDC, ces olympiades ont coûté 324 millions de dollars à l'État.
Arrivée dimanche, la délégation de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) conduite par la Directrice du CIJF, Zeina Mina, est aussi accompagnée par un commissaire au compte de la direction générale des finances publiques françaises. Son travail s'est limité au contrôle de l'utilisation du budget opérationnel qui concerne entre autres la sécurité, l'alimentation, l'hébergement et les transports pendant les Jeux.
Pour l'ONG Odep, « tous les paiements se sont faits en mode d'urgence »
Quelque 20 millions d'euros dont une partie non encore définie sera restituée à la RDC par l'OIF. Ce montant fait partie des près de 67 millions d'euros du budget global convenu entre les deux parties pour cette neuvième édition. Le quart de ce montant peine à être payé au comité organisateur pour finaliser la paie de ses prestataires et fournisseurs. Sur ce budget, l'ONG Observatoire de la dépense publique (Odep), spécialisée en finances publiques, affirme n'avoir décelé aucune malversation.
Florimond Muteba, responsable de l'ONG, exige cependant des comptes au gouvernement pour les 252 millions de dollars qui ont été investis dans les infrastructures. « C'est certainement des montants qui sont dans la logique de la surfacturation, estime-t-il. Tous les paiements se sont faits en mode d'urgence. C'est lui-même là, le ministre des Finances, qui a mis à disposition à chaque fois l'argent qu'on lui demandait. Il faut se poser le problème de soubassement de ces demandes qui ont été honorées rubis sur l'ongle par le ministère des Finances. Tout ça a été fait de manière cavalière entre lui et le ministre des Infrastructures. C'est toujours avec cette même légèreté qu'on gère toutes les finances publiques du pays. Ça révolte ».
Le gouvernement, de son côté, vante la qualité des infrastructures, certaines réhabilitées, d'autres construites. Dans son communiqué, l'ODEP appelle à un audit des organes supérieurs de contrôle pour mettre fin à ce qu'elle considère comme une « médiocrité maladive et inqualifiable ».