Tunisie: Saïed - « Ce n'était pas une évasion mais une opération préparée depuis des mois »

2 Novembre 2023

Le Président de la République a estimé que ce qui s'est passé mardi « n'est pas acceptable et les personnes impliquées doivent être poursuivies et jugées ».

Le Président de la République a reçu hier, au Palais de Carthage, Ahmed Hachani, Chef du gouvernement.

Cette réunion a porté sur la situation générale dans le pays et l'avancement de l'action gouvernementale au cours des derniers jours. Elle a également porté sur la nécessité d'accélérer le processus de la mission de contrôle des recrutements effectués au sein de toutes les structures de l'État, car en plus de constituer un gaspillage de l'argent public, cela porte désormais atteinte à la sécurité de l'État.

« L'évasion d'un certain nombre de prisonniers souligne la dangerosité de ces recrutements, outre la connivence avec des cercles extérieurs qui n'ont d'autre objectif que de saper l'autorité de l'État et compromettre la paix civile en son sein, car ils n'acceptent aucun régime national mais souhaitent plutôt une démocratie formelle et fictive qui est au service des lobbies et des collabos », a souligné le Chef de l'Etat.

Les images n'ont aucun rapport avec la réalité

Recevant hier le ministre de l'Intérieur, Kamel Fekih, le Président de la République, Kaïs Saïed, a souligné que la fuite des cinq terroristes de la prison d'El Mornaguia était une opération minutieusement préparée de l'extérieur depuis des mois et non pas une évasion comme tentent de le confirmer les indices et les photos diffusées et qui n'auraient pas dû l'être. Ajoutant que les soi-disant preuves n'ont aucun lien avec la réalité.

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Le Chef de l'Etat a rappelé que ce n'est pas la première évasion en Tunisie et est revenu sur l'implication d'un gardien dans la fuite de Ahmed Ben Salah et a indiqué de celle de Mohamed Mzali était l'oeuvre de l'artisan du coup d'Etat du 7 novembre 1987.

Toutefois, le Président de la République a estimé que ce qui s'est passé mardi « n'est pas acceptable et les personnes impliquées doivent être poursuivies et jugées ». « Celui qui a été de connivence avec les mouvements sionistes pense à tort pouvoir faire vaciller l'Etat car l'Etat est fort et solide », a ajouté le Chef de l'Etat. Et de souligner que ces stratagèmes ne peuvent nullement semer le doute auprès du peuple tunisien.

« Nous résisterons et protègerons l'Etat tunisien et il est temps d'assainir l'administration tunisienne de ceux qui s'y sont infiltrés, notamment dans les structures du ministère de l'Intérieur, car ceux-là n'ont pas de place dans les institutions de l'Etat », a asséné Saïed.

Retrouver ceux qui ont planifié

Dans le même sillage, le Président de la République a souligné, lors d'une audience avec Mme Leila Jaffal, ministre de la Justice, la nécessité d'examiner toutes les circonstances entourant l'opération qui a consisté à aider les prisonniers à s'évader et déterminer les responsabilités dans les plus brefs délais.

Le Président de la République a ordonné de retrouver rapidement ceux qui ont planifié l'évasion, que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur, et de veiller à ce que les enquêtes ne se limitent pas à déterminer les responsabilités à l'intérieur de la prison mais aussi d'identifier les complices à l'extérieur sans lesquels cette opération n'aurait pas pu être possible.

Le Chef de l'État a également appelé à ce que les juges assument aujourd'hui toutes leurs responsabilités pour trancher les affaires dont ils sont saisis, et qu'il n'est pas raisonnable que des affaires liées à la sécurité de l'État ou au détournement des deniers publics restent en suspens pendant des années.

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