La fête de la Toussaint prend de plus en plus une grande importance dans le coeur des fidèles catholiques. Cette fête religieuse est devenue, en plus d'un moment de communion de foi, une occasion de réunir la famille. Abbé Augustin Sambou, curé de la paroisse Saint Benoit de Néma, dans le diocèse de Ziguinchor, depuis octobre 2021, revient, dans l'entretien accordé à Sud Quotidien, sur l'importance de cette célébration et l'objectif recherché par l'Eglise en instaurant cette fête dans le calendrier liturgique catholique.
Quel est le sens de la fête de la Toussaint ?
Cette belle fête de la Toussaint nous rappelle, en tant que Chrétien, que la sainteté est possible et accessible parce que nous avons des ainés dans la foi qui ont cheminé durant leur vie terrestre et qui sont parvenus à la sainteté.
D'où est venue l'idée d'instaurer cette célébration dans la vie de l'Église ?
C'est parce que l'Église, comme je l'ai dit durant la messe, pendant les 365 jours, fête au moins un Saint pour ne pas dire plusieurs saints dont des martyrs et compagnies. L'Église a retenu le 1er novembre pour fêter la Toussaint, pour d'abord honorer, rendre grâce au Seigneur pour cette foule immense connue ou inconnue qui est parvenue à la sainteté.
Le lendemain 02 novembre, nous prions pour les morts. Nous savons que parmi tant de morts, il y a certainement des gens qui attendent aussi, les âmes du purgatoire c'est-à-dire les âmes qui ne sont pas parvenus à la sainteté. Et le 02 novembre, nous prions pour les morts, nous implorons le pardon de Dieu sur eux.
Comment le fidèle catholique doit-il vivre cette célébration ?
Les chrétiens doivent se conformer à l'esprit des béatitudes qui nous demande d'être pauvre de coeur, doux, artisans de paix, miséricorde de Dieu, vivre dans la justice. Ce chemin nous mène vers la sainteté et ce sont ce que nos ainés dans la foi se sont efforcé de vivre pas à pas, jour après jour pour arriver à la sainteté. Le message que je peux passer, c'est de s'efforcer, d'épouser, d'hériter de l'évangile des béatitudes. En le faisant, nous sommes surs que nous sommes sur le chemin de la sainteté.
Ce qui renvoie à la parole de Jésus «Aimez-vous les uns les autres» ?
«Aimez-vous les uns les autres» passe par l'esprit des béatitudes. Si je n'ai pas un coeur de pauvre, si je suis orgueilleux, si je ne vois pas le prochain comme un frère, alors je ne peux pas tendre vers la sainteté. Il nous faut voir le prochain comme soi-même, pour y arriver.
Dans la liturgie du jour, le livre de l'Apocalypse nous parle ?
Il nous est dit dans le livre de l'Apocalypse que ces gens viennent de la grande épreuve, ils ont lavé leurs habits dans le sang de la mort. Autrement dit : ce n'est pas tout qui a été si simple dans leur vie. Ils ont combattu le beau combat de la foi. Il ne faut pas penser que la sainteté est quelque chose de simple ou de facile. C'est un combat de la foi et le livre de l'Apocalypse rappelle que cette foule immense vient de la grande épreuve de foi et c'est un combat qu'on peut remporter les yeux fixés sur le Christ qui est le premier à emprunter le chemin.
La seconde lecture avec Saint Jean nous parle d'amour ?
Saint Jean, nous dit qu'on est des enfants de Dieu ; mais ce que nous sommes ne parait pas encore parce que Dieu nous a tellement aimé, qu'il nous donne le temps de marcher, de nous préparer vers la sainteté. Pour mieux me faire comprendre, j'ai pris l'image de l'entrainement. Pour devenir un bon footballeur, il faut le faire. On ne se lève pas du jour au lendemain pour devenir un grand médecin, un artisan, ou autres. On prend le temps de la préparation. Dieu, en nous aimant, nous laisse aussi le temps d'essayer de nous efforcer pour mériter la sainteté.
L'Eglise s'ouvre à toutes les confessions. Est-ce pourquoi on a prié pour tous les morts ?
Dans le rituel de L'Eglise, il y a une partie réservée à ceux qui sont baptisés et après une autre à tous les défunts à savoir les non baptisés. L'Église a beaucoup de respect pour les défunts et c'est comme ça que l'Eglise s'organise dans la célébration de tous les défunts.