Madagascar: Collectif des candidats - « La Place du 13 mai appartient à tous les Malgaches »

Un mois jour pour jour après le début de la manifestation, le Collectif des candidats semble plus que jamais déterminé à s'opposer au régime en place. Et cela devrait passer par la descente sur la place du 13 mai.

« Il s'agit d'un pouvoir illégal ».

Ce sont les mots de l'ancien président Marc Ravalomanana lors de la marche pacifique du côté d'Ambohitrimanjaka, hier, en réaction au dernier communiqué du gouvernement par rapport au projet du collectif des candidats de descendre sur la place du 13 mai, ce samedi.

Alors que le Gouvernement qualifie cette tentative « d'acte de provocation inadmissible », Marc Ravalomanana a indiqué que cette place appartient à tous les Malgaches.

Le Collectif des candidats annonce qu'il ne va pas reculer face aux intimidations et aux pressions.

« Il s'agit désormais d'un mouvement populaire pour sauver le pays. Un mois après le début de la manifestation, nous sommes 10 fois plus nombreux. Et ce samedi nous serons 10 fois plus qu'aujourd'hui [hier]. Ensemble nous allons changer le cours de l'histoire », a, quant à lui, soutenu Hajo Andrianainarivelo.

Étape cruciale

Le Collectif des candidats était en terre conquise. Les rues d'Ambohitrimanjaka étaient peintes en blanc.

La plupart des candidats du Collectif ont d'ailleurs participé à cette énième marche qui constitue une étape cruciale avant de rejoindre la Place du 13 mai.

« Ambohitrimanjaka était le premier à se dresser contre ce régime et toutes ses irrégularités », a fait entendre le Collectif des candidats qui espère que tous ceux qui ont participé à la marche d'hier seront présents ce samedi. « Ne vous inquiétez pas. Nous vous guiderons.

Ne craignez pas les bombes lacrymogènes.

Elles ne tuent pas », a lancé Jean-Jacques Ratsietison. En tout cas, dans sa missive de ce mercredi, le Gouvernement a condamné ces manoeuvres du Collectif des candidats qu'il juge « menaçant la stabilité du pays et la vie de la nation ».

Panique

Le Gouvernement est sur le qui vive. Depuis l'annonce de ce samedi, la panique semble également gagner toutes les sphères du commandement, jusqu'à pousser le Lieutenant-colonel Faneva à descendre à Ambodin'Isotry pour s'entretenir avec la communauté Antandroy afin de ne pas se laisser embarquer dans une « guerre entre Malgaches », suite à l'entrée en scène de Monja Roindefo, ce samedi, aux côtés du Collectif des candidats.

Le Collectif et les manifestants peuvent s'attendre à une grande mobilisation des éléments des forces de l'ordre.

En effet, lors de leur première tentative, ils ont fait face à près de 3 000 éléments. Depuis lundi, on remarque d'ailleurs le renforcement de la sécurisation de tous les accès à la Place du 13 mai.

Deux chefs d'Etat

Quoi qu'il en soit, les manifestants n'attendent plus que ce « asabotsy mifankahita ».

Une fois encore, ils ont clamé « 13 mai, tout de suite ». « Nous ne reculerons pas. Nous voulons le redressement de ce pays et nous nous mettons en première ligne », a fait noter l'ancien président, Hery Rajaonarimampianina. En effet, dos au mur, les candidats du Collectif joueront le tout pour le tout.

« Il faut faire régner la solidarité et l'amour de la patrie. Il ne faut pas accepter une élection truquée. Nous voulons des élections propres et transparentes, acceptées par tous. Il s'agit d'une lutte pour les jeunes et pour l'avenir de Madagascar. Il ne faut pas laisser le pays entre les mains des voyous », a d'ailleurs soutenu Roland Ratsiraka.

Le C10 n'a pas oublié de fustiger la récente décision de la HCC de valider le partage de responsabilité entre Christian Ntsay, chef du Gouvernement, et Richard Ravalomanana qui assure les fonctions de chef de l'Etat par intérim.

« Madagascar est actuellement dirigé par deux chefs d'Etat », a notamment dénoncé le candidat Auguste Paraina.

En attendant la descente à la place du 13 mai, le Collectif donnera ce jour, rendez-vous à leurs partisans pour une marche pacifique à Mahitsy.

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