Plus de trois mois après le coup d'État au Niger, les conséquences économiques continuent de se faire ressentir dans toute la région. Et notamment dans l'un des partenaires commerciaux majeurs de Niamey : le Bénin. Le corridor qui part du port de Cotonou jusqu'à la capitale nigérienne est l'un des principaux canaux d'approvisionnement en denrées. Mais depuis les sanctions de la Cédéao, les frontières sont fermées. Et sur les quais du port de Cotonou, les marchandises à destination du Niger s'accumulent. Au point que les autorités portuaires ne les acceptent plus.
Selon un document signé de la main du directeur du port, Cotonou n'accepte plus aucune marchandises à destination du Niger depuis ce mercredi. Et ce jusqu'à nouvel ordre. Ce courrier, dont RFI a eu connaissance, cite des raisons « opérationnelles » et « de congestion ».
Depuis le coup d'État et la fermeture des frontières avec le Niger, les conteneurs s'accumulent sur le port. Au point que les autorités proposent des alternatives aux transporteurs. Commercialiser les marchandises au Bénin, trouver d'autres itinéraires pour rejoindre Niamey, ou encore les réexpédier.
Selon un récent rapport de la Banque mondiale, d'autres ports de la région devraient bénéficier de la fermeture du corridor Cotonou-Niamey, comme celui de Lomé, au Togo.
Une source togolaise précise d'ailleurs que l'activité du port de la capitale a augmenté. Plus d'un million de tonnes et 28 000 conteneurs à l'importation sur la période janvier-octobre par rapport à l'année dernière. Notre source précise que cette croissance est « probablement » liée à la fermeture de la frontière Bénin-Niger.