- La question de la rareté de la ressource halieutique était au menu de la rencontre du Premier ministre avec les acteurs de la pêche de Mbour.
Le ministre en charge du secteur, Pape Sagna Mbaye qui prenait part à ces échanges, a invité les acteurs à réfléchir aux causes de cette pénurie.
Il a évoqué la pression exercée sur la ressource par les 25 000 pirogues titulaires de permis de pêche et les 4500 autres qui n'en disposent, en raison d'un arrêté qui suspendait la délivrance de ce document depuis 2016.
Il estime que les exportations, à hauteur de 150 000 tonnes vers la sous-région et 80 000 tonnes vers l'Europe sont, en partie, responsables de cette situation.
D'où la nécessité, selon lui, de « maîtriser et moduler les exportations » pour assurer l'approvisionnement du marché national.
Le Premier ministre Amadou Bâ a, pour sa part, invité les acteurs de la pêche à s'engager davantage dans l'aquaculture, afin de garantir la durabilité de la ressource.
"Il faut que les professionnels de la pêche soient impliqués dans les filières aquacoles et il faut faire en sorte qu'il y ait des fermes aquacoles au niveau de tous les quais de pêche", a-t-il préconisé lors de ces échanges qui ont eu lieu à la mairie de Mbour, dans le cadre de sa tournée économique entamée, samedi, dans la région de Thiès.
Assurant les acteurs de la pêche du soutien du gouvernement, il a insisté sur l'importance de ne pas oublier les générations futures dans la gestion des ressources de la mer.
Les statistiques font état de 91 000 tonnes de produits halieutiques débarqués sur les côtes de Mbour, a-t-il relevé.
"Les maux actuels de la pêche sont d'ordre structurels et ne dépendent ni des autorités ni des acteurs", a-t-il indiqué, en annonçant pour »bientôt », la tenue d'un conseil présidentiel de la pêche dédié aux difficultés du secteur.
Parmi les doléances soumises par les acteurs de la pêche, figure, entre autres, la tenue d'assises nationales de la pêche, pour mettre en place un programme de restauration des ressources halieutiques afin de freiner la migration irrégulière.
A cela s'ajoute un programme spécial de réhabilitation des quais de pêche, notamment celui de Mbour sollicité par les acteurs.
D'autres participants ont émis l'idée de la mise en oeuvre d'un projet de capitainerie approuvé par le PM, qui l'a jugé "intéressant », vu la nécessité de "sécuriser les pêcheurs ". « Il faut aussi faire en sorte que ce projet ne soit pas en compétition avec la pêche artisanale", a-t-il dit.
"On accuse souvent l'Union européenne (UE) mais il ne faut pas oublier que les accords avec l'UE ne concernent que le thon », a dit le chef du gouvernement, soulignant l'importance pour le Sénégal de travailler à acquérir des équipements de pêche « plus sophistiqués », permettant d'augmenter la production de thon.
Amadou Ba a, en outre, promis de veiller à augmenter le quota de camions frigorifiques et de chambres froides dans le département de Mbour.