Algérie: Bouira - Projection du documentaire 'Sur les traces des camps de regroupement' de Said Oulmi

BOUIRA — Le film documentaire "Sur les traces des camps de regroupement" du réalisateur Said Oulmi, qui retrace les souffrances et les traitements inhumains endurés par les populations durant la colonisation française en Algérie, a été projeté jeudi après-midi à Bouira en présence du président de la Commission algérienne Histoire et Mémoire, Mohamed Lahcen Zeghidi.

Projeté lors d'un colloque académique national sur "La politique d'éradication sociale durant la guerre de libération nationale", ce documentaire produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et le Centre algérien pour le développement du cinéma, "est un travail de longue haleine qui a nécessité beaucoup d'efforts et de recherches", a indiqué son réalisateur Said Oulmi, au premier jour de ce colloque qu'abrite l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira.

D'une durée de plus de 70 minutes, le film retrace, à travers une série de témoignages d'anciens moudjahidines, des chercheurs et historiens algériens et étrangers, les souffrances que les Algériens et Algériennes ont endurées dans les centres de regroupements imposés à partir de 1955 par l'armée coloniale française.

Dans son intervention dans ce documentaire, Marc Garanger, un ancien soldat photographe français durant la guerre d'Algérie, a témoigné de l'atrocité et des traitements inhumains subis par les populations et habitants de plusieurs régions d'Algérie comme celle d'El Mesdour, Maghnine (Sud de Bouira), et à Souk Lakhmis , ainsi qu'à El Bayadh.

%

"Un climat terrible d'horreur et d'agression régnait dans les centres de regroupement à Maghnine et à Mesdour, où j'étais chargé de faire des photos pour les femmes et hommes des camps", a-t-il dit, et d'ajouter, "à travers leurs regards et visages, les habitants de ces régions portaient en eux un rejet total du colonialisme et des conditions inhumaines dans lesquelles ils vivaient".

Dans le même film, d'autres chercheurs en histoire d'Algérie, et anciens officiers de l'armée coloniale avaient décrit longuement les violences et la mal-vie que les Algériens et Algériennes ont enduré durant le colonialisme français.

"Des enfants mourraient chaque jour à cause de la faim sans parler des violences et des violations des femmes dans les camps, c'était le mauvais traitement pour les nomades d'El Bayadh", a témoigné Xavier Jacquey, ancien soldat médecin de l'armée coloniale.

A travers des images et vidéos remontant à l'ère coloniale, le documentaire a montré des centaines d'hommes et de femmes ainsi que des enfants, chassés de leurs maisons et leurs terres par les forces coloniales pour être regroupés dans des camps afin de les isoler complètement des combattants de l'armée de libération nationale (ALN).

Beaucoup de témoins cités dans ce film ont dénoncé les conditions de vie tragiques dans lesquelles vivaient les populations à l'intérieur des tentes entourées de barbelés, à travers plusieurs zones d'Algérie.

Au cours de ce colloque nationale, qui se poursuivra jusqu'à samedi, des conférences seront animées par des professeurs et des chercheurs en histoire, à l'université de Bouira.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.