Une situation à suivre de près. La sonnette d'alarme est tirée par la Banque mondiale qui avertit des potentielles retombées du conflit Israëlo-palestinien pour les pays en voie de développement dont Madagascar fait partie.
Malgré le fait que l'impact du conflit au Moyen-Orient sur les cours des matières premières «sera limité», plusieurs scénarios plus ou moins défavorables au commerce des produits agricoles ou encore miniers pourraient se faufiler à l'horizon, si le conflit s'intensifie.
Madagascar, en tant que pays en développement qui exporte en grande partie ces types de produits, ne pourra pas échapper aux conséquences du conflit au Moyen-Orient si celui-ci s'envenime.
Comme l'indique l'institution financière dans son rapport Commodity Markets Outlook publié le 30 octobre dernier, ces produits d'exportation risquent de voir leurs cours fléchir dans le courant de l'année prochaine.
«Dans l'ensemble, les prix des produits de base devraient baisser de 4,1% en 2024. Ceux des produits agricoles sont appelés à fléchir l'année suivante. Pour les métaux de base, les cours devraient également reculer de 5% en 2024», indique l'institution financière dans son scénario de référence.
L'augmentation de l'offre au niveau mondial serait un des facteurs qui expliquent ce recul, en plus du fait que les économistes prévoient un ralentissement de l'économie mondiale.
Pour le cas de Madagascar, les produits agricoles se placent en tête de liste des exportations, avec plus de 2,432,5 milliards d'ariary de recettes pour l'État malgache.
Chocs pétroliers
Le recul des cours de ces produits faisant office de matières premières risquent en effet de porter un coup dur aux pays qui dépendent du commerce de ce type de produits.
Ceux-ci risqueraient, par un effet domino, de pâtir d'un «potentiel» enlisement du conflit au Moyen-Orient.
Effectivement, au début du conflit, les prix du baril ont grimpé jusqu'à 6%, il y a quelques semaines de cela.
Cette situation risque, d'après la Banque mondiale, de mener à des chocs pétroliers qui entraîneraient par effet l'inflation des prix.
«Si le conflit s'intensifie, les responsables des pays en développement devront prendre des mesures pour gérer une hausse potentielle de l'inflation globale», indique-t-on.
Ce qui n'est pas sans rappeler les retombées d'un autre conflit opposant deux autres pays, cette fois-ci en Europe, qui n'a pas manqué, depuis l'année dernière, de faire chuter les prix des matières premières au niveau mondial, mais aussi de faire grimper de quelques points l'inflation.
Ou encore la crise énergétique générée par les chocs pétroliers des années 1970.
Cependant, jusqu'à présent, les effets du conflit Israëlo-palestinien sur l'économie mondiale restent modérés.
Une preuve de la mutation mais aussi de la résilience de l'économie mondiale, qui pourrait faire face avec plusieurs nouveaux atouts à un éventuel choc pétrolier.
Toutefois, la prudence reste de mise, surtout pour des pays comme Madagascar, dépendant en grande partie des exportations de produits agricoles et de produits miniers car, comme l'affirme l'adage, «mieux vaut prévenir que guérir».