Tunisie: AFL | L'EST gagne mais se fait éliminer par le Wydad - Sévère, mais précieux pour l'avenir...

3 Novembre 2023

crédit photo : © Mokhtar HMIMA

Ce qu'a entrepris Tarek Thabet, en l'espace de quelques jours, ne doit pas être escamoté par l'élimination au stade des demi-finales de l'African Football League. Désormais, l'Espérance a une âme, un cachet de jeu.

C'était l'ambiance des grands jours, mercredi dans l'enceinte de Radès. C'est que l'événement en valait la chandelle : la demi-finale retour de l'African Football League face à un adversaire traditionnel, le Wydad Casablanca.

Pour accéder au stade, il fallait s'y rendre tôt. A 14h00, soit deux heures avant le coup d'envoi du match, il était déjà difficile de se frayer un chemin et ce ne sont pas les travaux qui allaient faciliter la tâche. A l'arrivée et à une heure et demie du coup d'envoi, les gradins de l'enceinte de Radès étaient déjà pleins. Sur les 30 mille qui sont venus soutenir leur équipe, 10 mille avaient déjà pris possession des lieux.

L'ambiance et l'enjeu étaient tels que les joueurs de Tarek Thabet n'avaient besoin de plus pour être motivés. Sans round d'observation, ils sont entrés dans le vif du sujet, certes, mais sont tombés sur une défense casablancaise bien en jambes. En témoigne la première occasion du match qui fut naturellement espérantiste : on jouait la 9e quand Mohamed Amine Ben Hmida a vu son élan stoppé par le défenseur axial wydadi, Amine Aboulfath, qui a dévié en corner. Et comme attendu, le Wydad a joué le bloc bas, ce qui n'a pas facilité d'ailleurs la tâche des attaquants «sang et or». La stratégie des Casablancais était des plus claires : éloigner le plus possible le ballon de la cage de Youssef El Motie. Pour ce faire, les défenseurs Amine Aboulfath et Yahia Jabrane n'hésitaient à monter jusqu'à la moitié du terrain pour balancer de longues passes en profondeur.

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Par ailleurs, le coach casablancais reconnaît avoir disputé un match purement tactique : «Nous avons privilégié une approche défensive. Le match retour était tactique au jeu fermé, comme c'était le cas d'ailleurs, au match aller à Casablanca. Nous n'avons pas voulu prendre de risques et avons préféré ménager nos joueurs qui ont manqué de fraîcheur physique», a reconnu Adil Ramzi avant d'ajouter : «Je veux complimenter l'Espérance de Tunis pour le volume de jeu qu'elle a développé lors de cette demi-finale retour. Si nous étions plus entreprenants à l'aller, les Espérantistes l'ont été au retour et se sont créé plus d'occasions que nous».

Pour les Casablancais, tout était prétexte pour casser le rythme de jeu imposé par l'Espérance. A la moindre occasion, les joueurs de Wydad n'hésitaient pas à tomber par terre.

Pressing haut et sur le porteur du ballon

Pour rattraper le retard d'un but et tenter de marquer d'autres, la stratégie de l'Espérance était naturellement à l'opposé de son hôte. Pour cette demi-finale retour, la stratégie de Tarek Thabet reposait sur le pressing haut. Les défenseurs espérantistes, Mohamed Ben Ali en particulier, ont mené un pressing haut sur le porteur du ballon, l'auteur du but de la victoire du match aller, Hicham Boussefiane en particulier. Celui-ci a été, d'ailleurs, le joueur wydadi le plus surveillé par la défense tunisoise. A chaque fois qu'il s'apprêtait à recevoir le ballon, un défenseur espérantiste intervenait pour le lui piquer. C'était aussi le cas des deux autres attaquants, Charki El Bahri et Montassir Lahtimi.

Rodrigues a joué de malchance

S'ils ont réussi à tuer dans l'oeuf les quelques rares tentatives des attaquants casablancais, les «Sang et Or» ont réussi à capoter, en deuxième mi-temps, l'approche excessivement défensive des Wydadis. Les efforts des Espérantistes ont payé quand, sur une passe décisive d'Oussama Bouguerra, Rodrigo Rodrigues a conclu l'action offensive collective en logeant la balle dans les filets d'un Youssef El Motie, impuissant.

Une ouverture du score après une heure de jeu qui a donné de l'appétit aux Espérantistes. Sauf que Rodrigues a joué de malchance. D'abord quand il a vu son second but refusé pour hors jeu à deux minutes de la fin du temps réglementaire. Puis, en ratant son tir à la séance des penalties. Un ratage qui a disqualifié l'Espérance. Bref, l'élimination de l'Espérance au stade des demi-finales de la Ligue africaine de football est plutôt sévère au vu du volume de jeu développé à Radès lors des manches retour contre le TP Mazembe et le Wydad.

«Nous avons livré une bonne prestation, mais la chance nous a tourné le dos à la fin du match. Nous avons dominé les débats lors de cette manche retour et étions plus beaucoup plus entreprenants que notre adversaire. La réaction du public qui a salué les joueurs après le match prouve qu'il était satisfait. L'Espérance a vu naître une équipe forte et un groupe solidaire. Une équipe compétitive, en mesure de jouer le haut niveau», a déclaré Tarek Thabet. Tarek Thabet a réussi, malgré l'élimination, à monter une équipe solide physiquement et qui met de l'impact. Les améliorations faites en peu de temps ne doivent pas être oubliées après cette amère élimination. Désormais, l'Espérance a une âme, un cachet de jeu. Si la chance n'avait pas tourné le dos à Rodrigues, l'EST aurait été en finale de la Ligue africaine de football il y a des prémices de bon augure pour l'avenir. Les prémices d'une équipe capable de jouer les premiers rôles en Champions League.

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