Quasiment chaque année durant la saison chaude, des cas d'intoxication par consommation d'animaux marins (ICAM) sont rapportés, causant dans certains cas, des décès, notamment d'enfants, plus vulnérables face à l'intoxication dont ils ont été victimes.
Au moins six personnes ont perdu la vie en moins de six semaines suite à la consommation d'animaux marins qui se sont révélés toxiques.
Deux enfants de 36 mois et de 8 ans, décédés après avoir consommé de la viande de tortue marine.
Il s'agissait alors d'une tortue imbriquée (Fanohara) faisant partie des animaux marins indiqués par le ministère de la Pêche et de l'Economie Bleue (MPEB) comme étant toxique en cas de consommation de sa viande.
Ce risque demeure toute l'année a-t-il été indiqué par le MPEB.
Ces cas de décès sont survenus le 30 octobre 2023 dans la partie Nord de Madagascar, à Izegnitry, dans la commune rurale d'Andranovondronina, district d'Antsiranana II, région DIANA.
Outre les deux enfants mortellement intoxiqués, une trentaine de personnes ont consommé cette viande de tortue marine toxique, parmi lesquels figuraient une femme enceinte et sept enfants.
Atsimo Andrefana
L'autre cas d'ICAM, plus ancien, a également causé la mort de quatre personnes tandis que 12 autres ont développé des signes d'intoxication et ont été prises en charge dans un établissement de santé.
Ces cas survenus le 29 septembre 2023 ont eu lieu dans le Sud de l'île, à Tsianisiha, dans le district de Toliara II, région Atsimo-Andrefana.
En cause, la consommation de poissons-chats vendus au marché du village, et que plusieurs familles ont consommé.
Ces deux cas de toxi-infections alimentaires collectives, survenus durant ces six dernières semaines, témoignent de la méconnaissance par les populations des zones littorales, du danger que représente la consommation de certains animaux marins, notamment durant la saison chaude.
Sensibilisation
Le MPEB a déjà lancé, début octobre, un appel à la vigilance concernant la consommation d'animaux marins en cette période de l'année en raison de la présence de toxines dans la chair, la peau ou les viscères des animaux marins.
Une cinquantaine d'animaux marins ont été présentés via des supports d'information, indiquant les espèces toxiques en cas de consommation durant la saison chaude, ou alors toxiques toute l'année, et enfin, toxiques en cas de piqûres de leurs épines.
De leur côté, les responsables ministériels en charge de la Santé publique et deux en charge de la Pêche dans diverses régions, ont entamé tout récemment des démarches de concertation en vue d'une action de sensibilisation des populations, des pêcheurs, des marchands de poissons et du public en général, afin de prévenir les ICAM et de s'assurer d'une bonne prise en charge des victimes si des cas venaient à se présenter dans le futur.
Pour cela, des agents de santé ont reçu des formations spécifiques.