Madagascar: Marché des produits de base - Un risque de double choc évoqué par la Banque mondiale

La Banque mondiale appelle à la prudence et à la préparation face aux incertitudes sur les marchés des produits de base.

La situation géopolitique instable au Moyen-Orient suscite des inquiétudes quant à un double choc potentiel sur les marchés mondiaux des produits de base, selon le récent rapport de la Banque mondiale, intitulé « Commodity Markets Outlook ».

Bien que les retombées immédiates restent limitées, les perturbations sur les marchés de l'énergie pourraient aggraver l'insécurité alimentaire, selon le rapport.

Celui-ci prévoit que si le conflit au Moyen-Orient ne s'aggrave pas, les effets sur les marchés des produits de base devraient rester modérés.

D'après le scénario de référence établi par la Banque mondiale, les prix du pétrole devraient atteindre en moyenne 90 dollars le baril au cours du trimestre actuel, avant de retomber à 81 dollars en moyenne l'année prochaine en raison du ralentissement de la croissance économique mondiale.

Dans l'ensemble, les prix des produits de base devraient baisser de 4,1% en 2024, avec une diminution prévue des produits agricoles et des métaux de base.

Énergie

Cependant, le rapport met en garde contre une escalade du conflit au Moyen-Orient, qui pourrait entraîner les marchés mondiaux des matières premières, dans une période d'incertitude.

Selon les explications, les impacts dépendront du degré de perturbation des approvisionnements en pétrole.

Trois scénarios de risque, basés sur l'expérience historique depuis les années 1970, sont envisagés, allant de perturbations limitées à majeures.

Ces scénarios pourraient entraîner des hausses significatives des prix du pétrole, affectant ainsi les coûts des denrées alimentaires à l'échelle mondiale.

Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, souligne que le conflit au Moyen-Orient intervient après le choc provoqué par la guerre en Ukraine.

« Cela a eu des effets perturbateurs sur l'économie mondiale qui persistent encore aujourd'hui.Les décideurs politiques devront donc être vigilants. Si le conflit devait s'aggraver, l'économie mondiale serait soumise à un double choc énergétique pour la première fois depuis des décennies, non seulement à cause de la guerre en Ukraine, mais aussi à cause de la situation au Moyen-Orient ».

Crise alimentaire

Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale, met en garde contre les conséquences potentielles sur l'insécurité alimentaire.

« La hausse des cours du pétrole, quand elle se maintient, se traduit inévitablement par une augmentation du prix des denrées alimentaires. Une escalade du conflit intensifierait l'insécurité alimentaire », a-t-il expliqué.

Bien que le conflit n'ait eu jusqu'à présent qu'un impact modeste sur les prix des produits de base, le rapport suggère que l'économie mondiale est mieux préparée à faire face aux chocs pétroliers qu'elle ne l'était dans les années 1970.

Le rapport met en évidence que certains signaux d'alerte sont visibles sur les marchés des produits de base, en particulier l'augmentation des prix de l'or depuis le début du conflit.

L'or est souvent considéré comme un refuge en période de conflit et d'incertitude, ce qui peut refléter une érosion de la confiance des investisseurs.

Si le conflit s'intensifie, les gouvernements des pays en développement devraient prendre des mesures pour gérer une hausse potentielle de l'inflation globale.

Les États sont encouragés à améliorer les filets de protection sociale, diversifier les sources de nourriture et accroître l'efficacité de la production et du commerce des denrées alimentaires.

À long terme, la transition vers les sources d'énergie renouvelable est recommandée pour renforcer la sécurité énergétique et atténuer les effets des chocs pétroliers.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.