José Nawej. Vieux José. Tonton José. Je ne me serais jamais imaginé écrire une chronique pour toi. En fait c'est une oraison funèbre que je rédige. Mais la douleur est trop profonde pour que je l'appelle comme ça. Je vais donc me mentir et appeler ce papier une chronique, comme j'ai pris l'habitude de les écrire.
De toi, j'ai beaucoup appris. L'humilité, le sérieux dans le travail, et surtout l'équilibre et le bon sens. J'ai aussi appris les us et les coutumes du monde des médias, la gestion des relations humaines. Bref, les bases de la pratique du journalisme. Ta porte m'a toujours été ouverte.
Cette dernière chronique que je te consacre n'aura pas le style que tu appréciais tant. Elle n'aura pas de tournures qui fassent tressaillir les amoureux de la stylistique. Elle est courte, car les plus grosses peines se ressentent plus qu'elles ne s'expriment.
Aujourd'hui, c'est un stylo qui pleure qui écrit pour toi. Chaque lettre de cette chronique est un flot de larmes que je n'arrive pas à retenir. Le vide que tu laisses est grand, pour nous comme pour ta famille.
Les auteurs aussi s'envolent dans leur voyage vers l'au-delà, mais leurs écrits restent... même s'ils ne valent jamais la présence de leurs auteurs. A jamais dans nos coeurs.
Je m'arrête là. Le reste se passe dans mon coeur endolori.