Les objectifs de la vaccination contre le cancer du col de l'utérus sont loin d'être atteints au niveau du district sanitaire de Rufisque. Seuls 7% des cibles ont pris leur première dose. C'est ce qu'a révélé la Coordonnatrice de la Santé de la Reproduction au niveau district de Rufisque. C'était à l'occasion d'un atelier de sensibilisation sur les cancers du sein et du col de l'utérus, organisé par la fondation SOCOCIM, pour clôturer les activités d'Octobre Rose.
Sur une population cible de 52 000 jeunes filles âgées entre 09 et 14 ans, moins de 10% ont pris la première dose vaccinale. C'est ce qu'a révélé la Coordonnatrice de la Santé de la Reproduction au niveau du district sanitaire de Rufisque. «Pour le vaccin, c'est deux doses : une première dose à partir de 09 ans et la deuxième à l'intervalle de six mois. Mais, le constat est que, vraiment, pour la vaccination pour la première dose, le taux est de 07% ; c'est vraiment faible pour toute la population concernée, c'est vraiment faible. Et pour la deuxième dose, on est à 4% ; donc on a vraiment encore la cible à atteindre», a dit Mme Ndiaye Fatoumata Zahra Gueye. Elle prenait part à une rencontre de sensibilisation sur les cancers gynécologiques, à l'initiative de la fondation SOCOCIM, en collaboration avec le district sanitaire de Rufisque.
Pour booster ce taux, des initiatives allant dans le sens d'une plus grande communication sont prévues par les autorités sanitaires qui lancent un appel aux populations, afin qu'elles viennent se faire vacciner et se prémunir contre ce mal dont l'origine est connue mais qui fait des ravages au sein de la population. «Mais on est en train de faire des actions de sensibilisation pour que la population vienne se faire vacciner. Parce que le vaccin est disponible est gratuit au niveau de toutes les structures sanitaires. C'est gratuit parce que l'Etat l'a subventionné ; auparavant, c'était à hauteur de 60 000 francs CFA. Mais, maintenant, c'est gratuit ; alors on ne comprend pas pourquoi ; malgré la gratuité ; on en arrive à jeter des vaccins parce tout simplement la population ne se fait pas vacciner. Donc, nous exhortons la population à amener les filles pour se faire vacciner contre le cancer du col de l'utérus parce que c'est un cancer dont on connait la cause qui est le HPV (Human Papillomavirus). Donc on peut le prévenir», a fait savoir Mme Ndiaye. Elle a rappelé que la population cible est surtout celle en âge scolaire. C'est pourquoi, elle a lancé un appel aux autorités académiques pour une collaboration afin qu'elles mènent la sensibilisation au niveau des élèves pour mieux faire comprendre les enjeux de la vaccination dans la lutte contre les cancers du col.
A L'ASSAUT DES RUMEURS MALVEILLANTES SUR LE VACCIN CONTRE LE CANCER DU COL
La Coordonnatrice de la Santé de Reproduction au niveau du district n'a pas manqué de souligner la nécessité de lutter contre certains clichés et rumeurs pour faire comprendre aux populations que leur objectif n'est pas de réduire les naissances, comme veulent le faire croire certaines rumeurs. «Il y a beaucoup de rumeurs concernant cette vaccination. Mais, pour rassurer la population, même à l'extérieur, les hommes se font vacciner contre le cancer, parce que le virus se développe au niveau de l'homme également. Ici, on n'a pas les moyens de faire vacciner les hommes, encore moins les femmes au-delà de 14 ans, parce que le vaccin coûte cher et c'est subventionné. Donc, pour rassurer la population, nous leur disons que ce n'est pas pour limiter les naissances. Et c'est prouvé par la médecine, ça ne peut pas réduire la population. Ce sont des rumeurs qui affectent les programmes de vaccination, non pas pour le HPV seulement mais aussi pour les autres types de vaccins et les autres antigènes», a-t-elle soutenu.
Assurant l'animation de la journée, le Dr Abdou Karim Diallo, gynécologue-obstétricien, a souligné que le dispositif de prévention mis en place, avec les vaccins et la sensibilisation, est assez efficace ; il reste juste à avoir l'engagement des populations. Et dans ce sens, Mme Patricia Diagne, présidente de la fondation SOCOCIM, a rappelé que le but de l'atelier était de faire en sorte que les nombreux élèves présents soient des relais auprès de leurs familles mais aussi au niveau de l'opinion, pour une bonne réussite de la sensibilisation. «Au vu des échanges, on se rend compte qu'il y a encore de nombreuses données qui ne sont pas bien maitrisées par les jeunes. Et l'idée après cet atelier, c'est que chaque jeune puisse être un ambassadeur dans sa maison, dans son quartier, par rapport à ce qu'est le cancer et les moyens de le prévenir».